TÉTRALOGIE, par Pierre Neville
Bulletin semestriel de la Fédération des Associations Mycologiques Méditerranéennes, Nouvelle Série, no. 23, 2003
VULGARISATION
UNE TÉTRALOGIE : CLASSIFICATION, SYSTÉMATIQUE,
TAXONOMIE ET NOMENCLATURE, dont la signification est floue et ambiguë
Pierre NEVILLE*
Résumé : La signification des termes classification, systématique, taxonomie et nomenclature est discutée et des définitions claires et complémentaires sont dégagées de celles, disparates, qui se recouvrent souvent et entretiennent la grande ambiguïté qui règne sur leur sens exact.
Title : A tetralogy. classification, systematics, taxonomy and nomenclature, the significance of which is fuzzy and arnbiguous to many people. (Particularly: Are systematics and taxonomy two different disciplines or only one?).
Summary : The meanings of the words classification. systematics, taxonomy and nomenclature is discussed. Clear and complementary definitions are extracted from those, dissimilar, that frequently overlap and maintain the widespread ambiguity which prevails about their correct meanings.
Kev words : Classification, nomenclature. systematics, taxonomy.
Dans le domaine de l'emploi de certains mots ou locutions, on constate qu'il y a souvent conflit entre les puristes, défendant une position conservatrice, et les partisans de l'évolution se comportant de façon pragmatique en adoptant les mots nouveaux, ainsi que les modifications et les nuances que l'usage impose aux mots préexistants.
Nous voudrions relater une situation dans laquelle les puristes condamnent un emploi que l'usage impose. On sait que la locution « par contre » était considérée comme faisant partie du style commercial dans la 7' édition du « Dictionnaire de l'Académie », de même que par LITTRÉ, et qu'elle a purement et simplement disparu de l'édition actuelle !
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* 508, Av. de Mazargues, Bât. 2. F-13008 Marseille (France) e mail pierre.neville@wanadoo.fr
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Le grand dictionnaire de ROBERT (1975a : 933-934) souligne que « par contre » n'est pas toujours remplaçable, car il introduit aussi bien un avantage qu'un inconvénient, alors que « en compensation » ou « en revanche » n'introduisent qu'un avantage. Quant à « au contraire », il marque une opposition trop précise ! Pour illustrer ce propos, ROBERT cite un texte de GIDE (Attendu que..., 9 : 89) :
« Je sais bien que VOLTAIRE et LITTRÉ proscrivent cette locution ; mais « en revanche » et « en compensation », formules de remplacement que LITTRÉ propose, ne me paraissent pas toujours convenables... Trouveriez-vous décent qu'une femme vous dise : « Oui, mon frère et mon mari sont revenus saufs de la guerre ; en revanche j'y ai perdu mes deux fils » ? ou « la moisson n'a pas été mauvaise, mais en compensation toutes les pommes de terre ont pourri » ?... « Par contre » m'est nécessaire et, me pardonne LITTRÉ, je m'y tiens. »
11 en va ainsi pour le vocabulaire de tous les domaines, y compris celui de la biologie et en particulier de la mycologie.
Après ce préambule, nous pouvons nous interroger sur la signification des termes « nomenclature », « classification », « systématique » et « taxonomie » et particulièrement sur celle de ces deux derniers.
Voyons tout d'abord le cas de la systématique en examinant pour commencer ce que disent les dictionnaires généralistes.
Pour ROBERT (1975b : 444), c'est un nom féminin introduit au début du XXe siècle qui désigne la « science des classifications des formes vivantes ». Pour le Petit LAROUSSE (1983 : 980), la systématique est la « classification des êtres vivants d'après un système. Ensemble de données érigé en système » et devient un « ensemble de données, de méthodes érigé en système ou relevant d'un système. Biol. Classification hiérarchisée des êtres vivants. » (Petit LAROUSSE, 2000 : 984).
Si l'on s'adresse à des dictionnaires spécialisés en botanique ou en mycologie, on trouve les définitions suivantes : « étude des parentés et de la classification des organismes ainsi que des processus par lesquels elle s'est élaborée et elle s'est maintenue (inclus les sous-disciplines de nomenclature et taxonomie) »
(HAWKSWORTH et al., 1995 : 449 ; KIRK et al., 2001 : 512), ou bien celle-ci, directement inspirée de la précédente, « étude des parentés et classification du monde vivant ou biontes en un système ou une hiérarchie conceptuelle. Elle inclut les subdisciplines taxonomie et nomenclature » (ULLOA & HANLIN, 2000 : 380), ou encore « partie de la science qui a pour objet la classification des espèces ou de leurs groupements de la façon la plus rationnelle qui soit, et de définir les rapports qui existent entre les espèces. » (BOULLARD, 1997 : 789).
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La taxonomie (taxinomie pour certains, nous reviendrons plus loin sur cette orthographe), pour les dictionnaires généralistes, est la « science des lois de la classification des formes vivantes (d'abord appliqué à la botanique : DE CANDOLLE, 1813). Voir systématique » (ROBERT, 1975b : 485), ou « la théorie de la classification. Suite d'éléments formant des listes concernant un domaine, une science » (Petit LAROUSSE, 1983 : 990), devenant « science des lois de la classification ; classification d'éléments concernant un domaine, une science. » (Petit LAROUSSE, 2000 : 994).
Pour les dictionnaires spécialisés, c'est « la science de classification, en biologie l'arrangement des organismes dans une classification... Voir classification, nomenclature, systématique » (HAWKSWORTH et al., 1995 : 449 ; KIRK et al., 2001 : 515),
ou bien une « branche de la science qui a pour objet la délimitation des taxons et leur ordonnancement les uns par rapport aux autres (donc leur classification)... Voir aussi systématique. » (BOULLARD, 1997 : 794),
ou encore « partie de l'histoire naturelle traitant de la classification des êtres. Analyse des caractéristiques d'un organisme dans le but de le placer dans une catégorie ou taxon. Voir nomenclature et systématique. » (ULLOA & HANLIN, 2000: 381).
La classification est l'« action de distribuer par classes, par catégories ; résultat de cette action » (ROBERT, 1975a : 793)
ou la « distribution systématique en diverses catégories, d'après des critères précis » (Petit LAROUSSE, 1983 : 211) devenant la : « distribution par classes, par catégories, selon un certain ordre et une certaine méthode ; son résultat » (Petit LAROUSSE, 2000: 224).
Pour les dictionnaires spécialisés, c'est « l'affectation des objets dans des catégories définies ; taxonomie » (HAWKSWORTH et al., 1995 : 93 ; KIRK et al., 2001 : 111), ou « l'arrangement systématique en groupes ou catégories d'après des critères établis ; taxonomie » (ULLOA & HANLIN, 2000 : 86), ou encore c'est la « répartition des êtres vivants dans les 5 règnes puis, au sein de ces règnes, à l'intérieur d'unités de plus en plus petites reposant sur des caractères sans cesse plus subtils. Un tel processus de hiérarchisation repose donc sur le principe de l'inégale importance attachée aux divers caractères des individus... (indication des divers rangs de taxons hiérarchiquement emboîtés du règne à l'espèce)... La partie de la science qui a pour objet l'étude de la plus rationnelle classification des êtres vivants s'appelle la systématique » (BOULLARD, 1997: 188-189).
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Comme le montrent les définitions que nous venons de présenter, les différences entre « systématique » et « taxonomie », ou même par rapport à « classification », paraissent, en première analyse, du domaine des nuances, mais nous allons voir qu'un examen plus attentif révèle leur véritable différence. Cependant, les définitions des deux premiers termes font toutes référence à la classification. Seuls, les auteurs de langue anglaise (HAWKSWORTH et al., 1995 ; ULLOA & HANLIN, 2000) subordonnent la taxonomie à la systématique, montrant ainsi qu'ils ne considèrent pas ces deux termes comme de simples synonymes. Pourtant, ces mêmes auteurs donnent « taxonomie » comme une sorte de synonyme de « classification »
Peut-on dégager, dans les définitions existantes, une part, propre à chaque terme, pouvant être retenue, et, au contraire, en écarter la partie commune à plusieurs d'entre eux ? C'est, en effet, ce que montre l'analyse suivante des trois termes, « classification », « systématique » et « taxonomie », particulièrement des deux derniers qui sont les plus ambigus. (Pour suivre la discussion ci-après, se reporter, chaque fois que c'est nécessaire, aux définitions extraites des dictionnaires et données plus haut).
Si l'on essaie de faire la synthèse des définitions quelque peu disparates de la systématique, on voit qu'elle est à la fois une méthode (science des classifications des êtres vivants) et son résultat (la classification hiérarchisée des êtres vivants). Mais les définitions dont on dispose permettent d'être plus précis quant à la méthode. En effet, celle-ci consiste à établir les parentés, les rapports qui existent entre les espèces et à les disposer en conséquence selon un système rationnel hiérarchisé. En ce qui concerne le résultat, la classification obtenue, elle a déjà un nom évident : classification ! Il est donc inutile de conserver le caractère polysémique du terme systématique puisque sa deuxième acception est déjà désignée par un terme bien mieux adapté. Seule, la première vaut d'être maintenue et dans ce cas, c'est la définition de BOULLARD (1997 : 789) qui s'approche le plus de ce qui est souhaitable.
La taxonomie est, elle aussi, à la fois une méthode (science de la classification) et son résultat (la classification elle-même, c'est-à-dire la liste hiérarchisée des éléments classés). A priori, il semble y avoir synonymie parfaite entre systématique et taxonomie. Mais en y regardant de plus près, on se rend compte qu'il n'y a vraiment synonymie que pour la seconde acception, le résultat ou classification. En effet, si l'on essaie de préciser la méthode d'après les éléments contenus dans ces diverses définitions, on se rend compte que celle-ci consiste à délimiter les unités à classer (ou taxons) afin de pouvoir les ordonnancer les unes par rapport aux autres dans une classification. C'est donc, ici encore, la définition de BOULLARD (1997 : 794) qui est la mieux adaptée.
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On voit donc que, si l'on continue à utiliser ces divers termes sans les redéfinir, on devra chaque fois préciser quelle est l'acception dans laquelle on les emploie ! C'est évidemment peu pratique. On sait bien que, en fonction des progrès réalisés dans leur domaine, les spécialistes sont placés devant des concepts ou des éléments nouveaux qu'il convient de nommer pour pouvoir continuer à dialoguer. S'ils veulent éviter l'emploi lourd et répétitif de longues périphrases pour désigner ces nouveautés, ils ont deux solutions à leur disposition. Ils peuvent soit créer un mot nouveau, soit tenter d'adapter le sens d'un terme qu'un usage peu heureux a jusqu'alors placé en situation de quasi synonyme d'un autre.
Nous allons voir, dans la discussion qui suit, que cette deuxième solution permet de régler la question soulevée ici. En effet, un choix dans la signification des divers termes examinés semble pouvoir se dégager.
Quels sont les principaux problèmes qu'il faut se poser lorsque qu'on doit situer des organismes vivants les uns par rapport aux autres ? Celui qui est le plus évident concerne la constitution de groupes dans lesquels certains puissent être rassemblés. On perçoit rapidement que cela revient à reconnaître chaque groupe comme un ensemble de sous-ensembles, eux-mêmes contenant des sous-ensembles de deuxième ordre, ceux-ci en contenant d'autres encore d'un rang inférieur. Il faut donc délimiter ces ensembles et les éléments qui les constituent et nommer lés uns et les autres pour les reconnaître et les distinguer parmi d'autres analogues ou de rang différent.
Pour parvenir à cette délimitation, il faut choisir des critères permettant de préciser quelles sont les similitudes qui permettent de rapprocher et les différences qui permettent de distinguer les divers ensembles reconnus. Ceux-ci sont donc naturellement destinés à être hiérarchisés, ordonnés les uns par rapport aux autres, autrement dit, à être arrangés, disposés d'une certaine manière. On leur a donné le nom de taxons [singulier taxon ou taxum, pluriel taxons ou taxa = « Sciences de la vie. Unité systématique dans une classification » (LAROUSSE, 2000: 994)], tiré du mot grec « taxis » qui signifie « arrangement, disposition ». La méthode qui permet de délimiter ces taxons est la taxonomie, cette signification, nous l'avons vu, faisant effectivement partie de la définition de ce terme (taxonomie = taxonomy pour les anglophones, taxonomie pour les allemands, taxonomia pour les espagnols, tassonomia pour les italiens, et taxinomie pour quelques puristes français ; nous espérons que l'usage fera prévaloir également dans notre pays le passage simple de taxon à taxonomie, et, s'il s'agit, aux yeux de certains, d'une erreur de construction, nous avons choisi de nous tromper définitivement avec le plus grand nombre, car ce ne sont ni les puristes ni les dictionnaires qui font une langue, mais bien l'usage !).
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Mais nous avons noté plus haut que taxonomie est un terme polysémique qui peut aussi être l'équivalent de classification. Comme ce dernier terme est parfaitement clair, il paraît superflu de conserver ce sens également pour taxonomie.
De ce fait, pour nous, la taxonomie est la science qui délimite et caractérise les taxons en précisant leur rang dans une hiérarchie qui pourra permettre ultérieurement de les classer.
Le rang de taxon le plus largement employé nous paraît mériter quelques commentaires. Le monde vivant est constitué d'organismes dont l'élément de base est l'individu. L'ensemble d'individus constituant le rang de taxon le plus représentatif, car considéré comme le plus naturel, est désigné sous le nom d'espèce (= ensemble d'individus ayant un grand nombre de caractères communs et capables d'engendrer par reproduction sexuée des individus équivalents). Bien que chaque individu soit mortel, la vie se maintient sur terre parce que les individus d'une même espèce savent se reconnaître entre eux et engendrer sexuellement des individus fils constituant une population de remplacement. Bien que d'une génération à l'autre, les descendants soient à peu près identiques aux parents, de petites différences cumulées au cours des milliers de générations successives peuvent faire que les descendants ne soient plus identiques aux ancêtres. Si la même espèce occupe au départ des milieux variés, ce sont les individus qui montrent les caractères les mieux adaptés à un milieu donné qui ont le plus de chance de survivre dans celui-ci. Ainsi, dans chaque milieu, la pression de sélection va-t-elle retenir des caractères différents, mécanisme qui conduira progressivement à la formation de nouvelles espèces à partir d'une souche commune. Dans ce processus d'évolution, certaines populations peuvent se distinguer plus rapidement que d'autres de la souche mère et atteindre plus tôt le statut d'espèces différentes et nouvelles. La délimitation des espèces devient particulièrement délicate lorsque deux espèces sont sur le point de se séparer ou viennent juste de le faire, les deux taxons en cours d'individualisation ou tout nouvellement constitués présentant encore beaucoup de points communs ! Il faut donc comprendre la notion d'espèce non pas comme correspondant à une entité figée et stable mais comme désignant un moment, un instantané, dans l'évolution d'une population. On voit donc que si l'espèce est le plus naturel des rangs de taxons, il n'est pas toujours aisé d'en saisir les limites exactes et donc d'en donner une définition parfaitement satisfaisante.
L'hétérogénéité des individus rapportés à une même espèce peut justifier de subdiviser celle-ci en ensembles ou taxons de rangs subordonnés qui sont, par ordre décroissant d'importance, la sous-espèce, la variété et la forme, chacun de ces deux derniers rangs de taxons pouvant être à son tour subdivisé respectivement en sous-variétés et en sous-formes.
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De la même manière, plusieurs espèces voisines par un certain nombre de leurs caractères peuvent être rassemblées dans un taxon de rang supérieur à l'espèce. Ainsi, par ordre croissant, des taxons de rang de plus en plus élevé permettent de regrouper ceux de rangs inférieurs dans des ensembles de plus en plus vastes. Ces rangs taxonomiques sont par ordre croissant : la série, la section, le genre, la tribu, la famille, l'ordre, la classe, le phylum (ou embranchement), le règne et le domaine (ou super-règne). Chacun de ces rangs taxonomiques peut comporter des sous-rangs, par exemple sous-séries, sous-sections, sous-genres, sous-tribus, etc.
Le fait que les taxons occupent des rangs différents établit entre eux une relation d'ordre, une hiérarchie. Leur placement suivant cet ordre hiérarchique revient à les classer. Cette action et son résultat correspondent à une classification [= « action de distribuer par classes, par catégories ; résultat de cette action », (ROBERT, 1975a : 793), ou « distribution par classes, par catégories, selon un certain ordre et une certaine méthode ; son résultat » (LAROUSSE, 2000 : 224)]. On constate que, dans ce cas, on peut adopter la définition proposée par les dictionnaires classiques qui est tout à fait conforme au sens que l'on attribue intuitivement au terme de classification.
Mais pour pouvoir établir une classification, il faut avoir fixé les règles à suivre pour délimiter les taxons, définir leur rang, évaluer leurs similitudes et leurs différences.
Il faut donc s'être pourvu d'un outil permettant un tel travail, disposer d'un système, c'est-à-dire avoir élaboré une systématique [= « ensemble de données érigé en système » (LAROUSSE, 1983: 980) ou « ensemble de données, de méthodes érigé en système ou relevant d'un système » (LAROUSSE, 2000 : 984].
Il est très regrettable que le terme de systématique soit, lui aussi, polysémique. En effet, selon les dictionnaires classiques, lorsque qu'il s'applique à la biologie, sa définition n'en fait pratiquement plus qu'un inutile synonyme de classification : systématique = « classification des êtres vivants d'après un système » (LAROUSSE, 1983 : 980) ou « classification hiérarchisée des être vivants » (LAROUSSE, 2000 : 984). Cette profonde altération, on peut même dire ce détournement pour la biologie, du sens premier de systématique pour en faire un doublon sans intérêt de classification, doivent être rejetés, d'autant plus vigoureusement que nous avons besoin de ce sens premier que d'aucuns s'efforcent de transférer dans la définition de taxonomie !
Il faut faire ici une remarque, en forme de parenthèse, à propos de l'affirmation selon laquelle la systématique biologique est nécessairement phylogénétique. Cela est inexact ! La systématique utilisée dépend du système choisi, c'est-à-dire de la méthode et des critères sur lesquels elle doit s'appuyer.
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On peut tout aussi bien la fonder sur le rapprochement des taxons ayant la même macromorphologie que sur ceux ayant la même microscopie, voire la même chimie, etc. Par exemple l'ensemble artificiel des Gasteromycetes a été élaboré à la suite d'un choix systématique tendant à rassembler les taxons d'après leurs ressemblances morphologiques, sans se préoccuper de savoir si elles traduisaient de réelles parentés ou de simples convergences de formes. 11 s'agit d'une option systématique longuement utilisée parce qu'elle avait engendré une classification pratique, bien que non phylogénétique. Certes, d'un strict point de vue biologique, dans l'absolu, il est souhaitable que le choix du système tienne compte au mieux des liens réels de parenté entre taxons permettant la meilleure expression possible de leurs relations phylogénétiques. Mais, si cela est très souhaitable, ce n'est ni nécessaire ni obligatoire pour établir une systématique. Il peut en effet exister des systématiques différentes aboutissant à des classifications différentes suivant la finalité recherchée (par exemple pratique ou phylogénétique).
Revenons-en au divers termes dont nous venons de discuter : taxonomie, classification et systématique, auxquels nous ajouterons nomenclature. Il est évident que chacun d'eux est à la fois nécessaire et directement applicable, avec les définitions que nous avons retenues, aux différentes étapes suivantes d'une démarche cohérente : utiliser les lois permettant de délimiter les taxons (taxonomie) et leur donner un nom en suivant des règle précises définies par le Code International de Nomenclature Botanique = CINB (nomenclature) afin de les classer suivant une hiérarchie (classification) en se référant à une méthode érigée en système (systématique).
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier tout particulièrement M. Guy REDEUILH qui a eu l'amabilité de relire ce texte et de nous suggérer quelques corrections.
BIBLIOGRAPHIE
BOULLARD B., 1997. - Dictionnaire : Plantes & Champignons. Editions ESTEM, Paris, 875 p.
HAWKSWORTH D. L., KIRK P. M., SUTTON B. C. & PEGLER D. N., 1995. - AINSWORTH & BISBY'S dictionary of the Fungi. 8° Ed., CAB International, Wallingford, 616 P.
KIRK P. M., CANNON P. F., DAVID J. C. & STALPERS J. A., 2001. - MNSWORTH & Btsey's dictionary of the Fungi. 9° Ed., CAB International, Wallingford, 655 p. LAROUSSE, 1983.- Petit Larousse illustré. Librairie Larousse, Paris, 1798 p
LAROUSSE, 2000. - Le petit Larousse illustré. Larousse, Paris, 1786 p.
ROBERT P., 1975a. - Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française. Vol. 1. Soc. du Nouveau Littré, Le Robert, Paris, 1079 p.
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ULLOA M. & HANLIN R., 2000. - Illustrated dictionary of mycology. The American Phytopathological Society, St. Paul (USA), 448 p.
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