Cortinarius papulosus Fr. 1838 ss. Moser

Cortinaire orné de pustules 

par E. RAMM et R. HENRY,1993 in Bull. Féd. Mycol. Dauphiné-Savoie n°129 p. 31-33.

Chapeau 3,5 - 6 (10) cm, d'abord convexe à bords peu enroulés, puis déployés, s'étalant avec une dépression centrale, plus rarement un peu bossu, irrégulier, avec la marge relevée et flexueuse. Cuticule très visqueuse par temps humide, plus ou moins séparable, brun-rouge chez les primordiums, mais ne conservant cette teinte qu'au centre, la périphérie plus claire contrastant nettement, comme une auréole très large blanchâtre, crème, crème ocré, aurore ou alutacé pâle. Marge souvent ornée par les restes du voile gris brunâtre. Par le sec la cuticule devient brillante, peut se gercer ou se ponctuer de très fines granulations, alors que les bords sont glabres, lisses et pâles. Ce contraste de couleur entre le milieu du chapeau et ses bords justifie pleinement la comparaison de Fries avec Hygrophorus discoideus. " Color fere Hygrophori discoidei. " (
sosie vu de dessus; ressemble aussi à C. cephalixus).

Lamelles 4-6 mm, assez serrées avec de nombreuses lamellules, adnées puis émarginées-uncinées (décurrentes par une dent), souvent crispées ou imbriquées, parfois ridées sur les faces, pâles, crème carné puis café au lait, ocracées, puis rousses à la fin. Arête plus ou moins érodée-denticulée, plus pâle puis concolore.

Pied 6-7 x 0,1-2 cm au sommet, plein, claviforme, à base ovoïde (20-25 mm), presque droit ou recourbé en bas, légèrement humide collant ou sec selon le temps, blanc, orné à la base d'un voile ocracé brunâtre qui se fragmente en bracelets (ou zones) plus ou moins complets étagés, gris-brun, gris-violacé douteux ou concolore au chapeau et qui peuvent devenir brun rouge chez l'adulte. Base tapissée par le mycélium blanc. Cortine blanche assez abondante dans la jeunesse.

Chair blanche, parfois tachée de jeune crème dans le bulbe, douce, à odeur nette de pomme à la coupe, ne réagissant ni à la soude (35%), au gaïac, ni à la phéloaniline, ni au phénol. La cuticule cependant se colore en gris vert (jeune) ou gris (âgés) par la soude et en verdâtre pâle par FeSO4.  Sporée de couleur chocolat.

Spores amygdaliformes, de 7,45-8,5/5 - 9,5 -6-10/5 à 5.5 - jusqu'à 11/5,8 µm (quelques unes fusoïdes-subintrilliformes), finement ponctuées. Basides tétrasporiques 36-37/5-7.9 -9,4 µm, très émergentes (21-22 µm). Cellules stériles de l'arête claviformes, 22/6,5-7,2 µm, sous hyménium rameux. Epicutis partiellement à hyphes grêles de 3,6-4,3 µm, bouclées et dressées. Cuticule filamenteuse à hyphes bouclées de 4,5-11 (14) µm. On observe sur certaines hyphes et sur la plupart des basides des granulations pigmentaires assez nettes.

Écologie : Sous épicéa, dans la mousse, en terrain argilo-siliceux, en troupe ou cespiteux, en compagnie de  C. glaucopus, C. vibratilis, C. laniger, C. olidae. Récolté le 27 octobre et 4 novembre 1991. Bois du Haut de la Tour, région Cirey/Vezouze (54), au point 317, autour d'une casemate. Rec no.92/1

Commentaires: Fries dans sa monographie no. 52 signale "plurimas offert formas" La forme que nous décrivons ici est caractérisée par la finesse des granulations du disque et par l'apparition sur le pied d'un d'une teinte gris violacé très légère, plus visible dans la prime jeunesse et devenant "douteuse" chez l'adulte. Elle se caractérise aussi par la présence sur le pied de bracelets ou zones étagées, alors que Fries ne décrit le stipe que d'un mot "Stipes fibrillosus ".

Nous avons décrit avec G. Chevassut dans les Doc. mycol. fasc. 47, une des formes de C. papulosus qui nous apparaît comme l'espèce friesienne, sans zone annuliforme ni nuance violacée sur le stipe. Quant à l'espèce décrite par Bresadola, elle se rapproche beaucoup de C. olidus Lge.

Bibl. et iconographie :
CFP II : 23-24;
FMDS 129: 31-33;
Moser GP (1960) : 166/47 et : 169 ?; KKF :367-3;  
* Cetto 934(mauvais état); CFP A35 (excellente); CD 1166; FMDS 129: 32; JJW Wuilbaut (Cercle Mons)

Cercle de Mycologie de Mons

mycomons.be