Reportage et texte japonais : Abe Manami. Photos : Miwa Noriaki) (+ planches de Makino par Daniel Guez)
Tomitarō MakinoTomitarō Makino (牧野富太郎, Makino Tomitarō, né à Sakawa (département de Kōchi) - ) est un botaniste japonais célèbre pour ses travaux en taxinomie, baptisé " père de la botanique japonaise ", étant le premier à classer toutes les plantes du Japon suivant la méthode développée par Carl von Linné (1707-1778).
Parfum d’automne : flânerie au jardin Mukôjima Hyakkaen à Tokyo
Il est des plantes qui choisissent de fleurir (de s'ébaudir et éventuellement, se reproduire) tardivement à l’automne avant d'hiverner. Nous admirons ici une plante d'automne fortement ancrée dans les coutumes et la culture japonaises : le hagi [ prononcé hagui ], ou lespédèze.
Une plante symbole de l’automne
Après les fleurs aux couleurs vives de l'été, c’est au tour de fleurs plus modestes, telles que le cosmos ou la gentiane de faire leur apparition. Et s’il y en a une qui symbolise l’automne, c’est bien le hagi, ou lespédèze. D'emblée, son sinogramme est sans ambiguïté, puisqu’il combine le radical kusa 草, qui signifie « herbe », et le caractère aki 秋, qui veut dire « automne », le tout formant le caractère 萩.
Peu de citadins savent à quoi ressemble le hagi. Car si cette plante est commune à la campagne, elle est rarissime en ville. Pourtant, même à Tokyo, il est possible de les admirer dans le jardin Mukôjima Hyakkaen, dans l’arrondissement de Sumida.
Une jeune femme vêtue d'un kimono aux motifs de hagi
Entrée du « tunnel » de hagi
Dans ce passage de deux mètres de haut, d’innombrables grappes de fleurs de deux à quatre centimètres aux teintes pourpres et violacées. De petite taille et discrètes, elles attirent l’œil de l’observateur qui s’arrête pour les admirer.
Fleur de hagi
Le hagi, l’une des sept plantes symboliques de l’automne
Les fleurs de hagi font partie de la fameuse pléiade des plantes d’automne, regroupement appelé aki no nana kusa.
Les sept plantes d'automne ont été énumérées par le poète Yamanoue no Okura dans deux tanka (poème court) de l’ancien recueil de poèmes japonais Man-yôshû. Il s’agit du hagi, du miscanthus (susuki), de l'amarante d’Asie de l’est (kuzubana), de l’œillet sauvage (nadeshiko), de la Patrinia scabiosifolia (ominaeshi), de l’eupatoire du Japon (fujibakama) et de la campanule (asagao). Ces sept espèces sont toutes cultivées dans le jardin de Mukôjima Hyakkaen.
Miscanthus (susuki) ススキ
Kuzubana クズ(葛、学名: Pueraria montana var. lobata)は、マメ科クズ属のつる性の多年草である[3]。日本では、根を用いて食材の葛粉や漢方薬が作られ、万葉の昔から秋の七草の一つに数えられている
Oeillet sauvage (Nadeshiko)
ナデシコ(なでしこ、撫子、瞿麦)は、ナデシコ科ナデシコ属(Dianthus)のカワラナデシコ(学名: Dianthus superbus var. longicalycinus)の異名である。またナデシコ属の植物の総称。蘧麦(きょばく)とも呼ばれる。秋の七草の一つである。歌などで、「撫でし子」を掛詞にすることが多い[1]。
Patrinia scabiosifolia (オミナエシ) Ominaeshi
Eupatoire du Japon (Fujibakama) フジバカマ(藤袴、Eupatorium japonicum)とはキク科ヒヨドリバナ属の多年生植物。秋の七草の1つ。
Clochette ou Campanule. Il s’agit d’une sorte de platycodon. Elle porte le même nom en japonais que la fleur estivale volubilis, à savoir asagaho, mais s’écrit différemment. Kikkyô Platycodon grandiflorum
キキョウ(桔梗、Platycodon grandiflorus)はキキョウ科の多年生草本植物。山野の日当たりの良い所に育つ。日本全土、朝鮮半島、中国、東シベリアに分布する。万葉集のなかで秋の七草と歌われている「朝貌の花」は本種であると言われている[誰?]。絶滅危惧種である。
Les sept fleurs de l’automne sont étroitement liées au festival Jûgoya, organisé pour remercier les dieux d’avoir offert une récolte abondante en automne. Ces fleurs sont utilisées en tant que décoration des offrandes faites pour célébrer le Tsukimi. De par sa ressemblance avec un épi de riz, le Miscanthus susuki est assimilé à une récolte abondante.
Le jardin Mukôjima Hyakkaen, source d’inspiration dans la littérature
Si les différentes fleurs du jardin Mukôjima Hyakkaen fleurissent aux quatre saisons, il y a d’autres spectacles à admirer. Les herbes et les arbres étant sous une forme proche de celle de l’état sauvage, des bouscarles chanteuses, des mésanges charbonnières et même parfois des martins-pêcheurs viennent se poser dessus. Le chant des différentes espèces de grillons (suzumushi et koorogi) est un des autres charmes offerts par le jardin Mukôjima Hyakkaen.
En automne, les abeilles volent de fleur en fleur afin de collecter du miel et du pollen pour leur hivernage.
Le jardin Mukôjima Hyakkaen a ouvert ses portes en 1804, à l’époque où la culture de la population d’Edo (l’ancien nom de Tokyo) connut un grand essor (1804-1830). À l’origine de ce projet ambitieux, un ancien marchand d’antiquités appelé Sahara Kikuu, qui avait obtenu le soutien d’artistes et d’autres amis de lettres pour créer ce jardin sur le site de l’ancienne résidence d’une puissante famille de guerriers. Contrairement aux luxueux jardins construits par des seigneurs daimyô, son goût sophistiqué s’est dès le début fait connaître en tant que source d’inspiration pour de nombreux écrivains.
À gauche : les fleurs d’automne du jardin Mukôjima Hyakkaen sur une estampe réalisée par Hiroshige (1826-1869, une des œuvres de sa série Trente-Six Vues d’Edo. À droite : le jardin aujourd’hui. De l’autre côté de l’étang, s’élève la Tokyo SkyTree.
Le tunnel de hagi du jardin Mukôjima Hyakkaen a vu le jour en 1910. Le fleuve Sumida est entré en crue cet été-là, ce qui provoqua d’importantes inondations. L’eau ne parvenait pas à se retirer, et le jardin fut gravement endommagé puis en proie à des difficultés financières. Le tunnel fut donc conçu comme un moyen d'attirer des fonds pour son financement.
Dans le jardin Mukôjima Hyakkaen, ce ne sont pas moins de dix espèces de hagi qui s’offrent à nos yeux, telles que le yama-hagi (lespédèze des montagnes), le shirobana-hagi (lespédèze à fleurs blanches), le ké-hagi (lespédèze patens), le makie-hagi (Lespédèze virgata) ou encore le ki-hagi (Lespédèze buergerii).
Le Miyagino-hagi (lespédèze de Thunberg) avec l’extrémité des feuilles pointues. Les fleurs sont de grande taille, de couleur rouge pourpre.
Le yama-hagi (lespédèze des montagnes). Ses feuilles sont plus arrondies que le miyagino-hagi.
L'Edo-shibori, avec une fleur de couleur violacée sur fond blanc. Contrairement aux autres variétés de hagi, elle a la particularité de ne pas fleurir en cascade.
Parmi les variétés sauvages de hagi, le ké-hagi (lespédèze patens) est celui dont les fleurs sont les plus grosses. Il ressemble au miyagino-hagi mais ses feuilles sont de forme arrondie.
Même encore à l’heure actuelle, le quartier de Mukôjima où est situé le jardin n’a pas perdu ses traditions. Ainsi, il abrite toujours près de 100 geishas en activité, ainsi que de nombreux restaurants japonais traditionnels de haut de gamme. Les visiteurs auront le choix entre divers types de spécialités allant des sushis au soba en passant par les pâtisseries traditionnelles japonaises… Mais ils peuvent également se laisser tenter par de la nourriture occidentale. Après avoir admiré les fleurs du jardin, ils peuvent se laisser aller à flâner dans les rues de la ville basse, d’où ils pourront même voir la Tokyo SkyTree.
Le jardin Mukôjima Hyakkaen
Informations
- Adresse : 3-18-3 Higashi-Mukôjima, Sumida-ku, Tokyo 131-0032
- Ouvert de 9h00 à 17h00 (dernière entrée à 16h30)
- Fermeture : du 29 décembre au 3 janvier (fêtes de fin et début d’année)
- Tarif : général 150 yens, et 70 yens à partir de 65 ans (gratuit pour les enfants jusqu'à 12 ans)
- Accès : 8 min à pied de la gare Higashi-Mukôjima sur la ligne Tôbu Skytree, 13 min à pied de la gare Keisei Hikifune sur la ligne Keisei Oshiage, 2 à 3 min à pied de l’arrêt de bus Hyakkaen-mae sur la ligne de bus Toei Bus Kameido jusqu’à Nippori (n° 22).
- Site officiel (en français) [http://teien.tokyo-park.or.jp/fr/index.html]
(Article écrit à l’origine en japonais. Reportage et texte : Abe Manami. Photos : Miwa Noriaki)
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Ohagi Ohagi est un
wagashi, pâtisserie traditionnelle japonaise automnale, faite de riz
mochigomé (riz gluant) et de pâte de haricots rouges. Les ohagi sont confectionnés en faisant tremper le riz pendant quelques heures.