En se baissant un peu...

     « Jean-Claude DONADINI (1939-1987), passionné de mycologie, soucieux de communiquer ses connaissances, crée en 1971 une section mycologique dans le cadre de la Société Linnéenne de Provence, section dont il est, dès cette date, le trésorier. Puis, souhaitant que les passionnés de cette science puissent s'y livrer entièrement, il fonde, avec quelques collègues, la Société Mycologique de Provence qui voit officiellement le jour en 1976.

      Il en est le Secrétaire Général et, au début, l'animateur, le formateur principal. Grâce aux milliers de diapositives en couleurs de très grande qualité qu'il réalise, il illustre plus d'une centaine d'exposés sur les divers groupes de champignons au cours des réunions de cette société et au cours de conférences qu'il donne dans le cadre de la Société Linnéenne de Provence. Il organise au cours des années 1970-1980 des expositions mycologiques à Marseille, à la Penne-sur-Huveaune, à Aubagne, à Roquefort-la-Bédoule. Il conduit, sur le terrain, des dizaines de sorties, déterminant, expliquant sans relâche à ceux qui veulent apprendre.»

Didymium leoninum Berk. & Broome, Journal of the Linnean Society. Botany 14: 83 (1875)
= Lepidodermopsis leonina (Berk. & Broome) Höhn., Sitzungsberichte der Kaiserlichen Akademie der Wissenschaften Math.-naturw. Klasse Abt. I 118: 439 (1909)

Ils ont cueilli pierres de lune

Et du fond de la mer exalté les merveilles ;

Pourtant sous leur pieds,

ont foulé le plus beau.

Les poètes ont tout chanté mais,

Aucun d’eux n’a rêvé d’un crottin

D’une braise ou d’un bois vermoulu.

Ils l’avaient sous la main

Mais ne l’ont pas su voir !

Et toi le mycologue,

Tu as beau t’agiter,

Remuer tout ton monde Ils restent aveugles tous !

Didermes, Dyctides et Callodermes

Leur sont indifférents.

La voie, tu dois la leur montrer

Pour éclairer leurs yeux :

Beauté des Badhamies et splendeur des Physares

Leiocarpe fragile,

Lamproderme des mousses...

Un monde hallucinant,

Minuscule et grouillant,

Paré de couleurs et de formes fantasques

Qui laisse loin derrière

Les anneaux de Saturne et les fils de Vulcain

A côté de ces bulles, des monstres d’un autre Âge s’agite éperdument.

Pleurages et Sordaries sont de leur compagnie ; Lasioboles aussi,

Et autres Piloboles, diaphanes et colorés.

Observe aussi gracieuse Pezizelle

Qu’Hypochnelle courtise pour la mieux étouffer

Ce monde là t’attend.

Prends ma main et suis moi

Jusque dessous la terre,

Tourne la page et dis-moi

Si je me suis trompé,

Si fantasme m’habite,

Si mon cerveau défaille !

Peut-être ont-ils raison

Ceux auxquels je répugne ?

Mais mon cœur dit que non

Et je suis bien ainsi !

Verlaine l’eût mieux dit : “

Penchez-vous sur la merde,

Infâme et magnifique,

Vous y verrez....... la vie ! ”