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Ki-no-ko fungi
13 février 2019

Noms japonais de champignons par Rokuya Imazeki

Singer_et_Imazeki_m1984_10
Rokuya Imazéki et Rolf Singer en octobre 1984. Photo par Gary Lincoff

SOURCES : 今関六也 Rokuya Imazeki 1973 - Japanese mushroom namesTransactions of the Asiatic Society of Japan, 3rd ser., v. 11, pp. 25-80)

   
Description: 192 pages : illustrations ; 22 cm.
Contents: Japanese mushroom names / Rokuya Imazeki --
Kinpu: mushroom books of the Tokugawa period / Rokuya Imazeki and R. Gordon Wasson --
Mushrooms in Japanese verse / R.H. Blyth --
Series Title: Transactions of the Asiatic Society of Japan., Series 3, vol. 11.
   

 Ⅰ. Sept noms japonais pour désigner les champignons

1.    Ki-no-ko 木の子, 菌, 蕈, 茸
        C'est le terme le plus commun désignant l'ensemble des champignons. Kinoko signifiant textuellement « enfant de l'arbre », on peut concevoir qu'il s'appliquait à l'origine aux seuls champignons croissant sur les arbres ou autour des arbres. On ignore la date à laquelle le mot kinoko fut utilisé pour la première fois, mais il existe d'autres termes qui semblent être plus anciens.

2.   Také 菌, 茸,
       Ce mot très intéressant serait, selon le Daigenkaï, l'abbrévation de takéri, ancien terme pour désigner l'organe mâle. Une telle association, que l'on retrouve communément chez de nombreux peuples, se passe d'explication. Takéri est un nom dérivé du verbe takéru, deux mots aujourd'hui tombés en désuétude. Takéru a survécu dans les départements de Hiroshima, Shimané, Yamaguchi, Gifu, Tokushima, Ôtsu et Fukuoka avec le sens de « crier » ou « élever la voix, parler à haute voix »; à Mié, Wakayama, Ôsaka, Tokushima et Kôchi avec le sens de « croître, grandir, pousser »; à Niigata et Mié avec le sens de « gronder, sermonner », et à Miyagi avec le sens de « copuler, être en rut ».

     Takéru semble avoir été une variante du verbe taku, signifiant « croître, pousser haut, atteindre la croissance optimale », mais aussi « devenir furieux, rugir, exceller », et cætera. Dans certains usages, také signifie aussi « haut ». Tous ces sens ont en commun l'idée de « vitalité vigoureuse ». Le mot japonais désignant le bambou est également také, et les philologues nous disent qu'il a la même origine, bien que s'écrivant différemment en caractères sino-japonais . On comprend aisément pourquoi le bambou, à croissance rapide, a été nommé ainsi. Quand l'usage des caractères chinois a été introduit au Japon, le champignon také et le bambou také, comme cela est très souvent le cas des nombreux homophones de la langue de Yamato, ont été différenciés en leur attribuant des sinogrammes distincts.

   Také est un mot plus ancien que kinoko. On trouve le premier dans le Shinsen Jikyô, le plus ancien dictionnaire de Kanjis conservé dans son intégralité, publié vers l'an 900 A.D. dans le traité d'herboristerie Honzô Wamyô, ainsi que dans le lexique classifié Wamyô Ruishûshô, publié quelques années plus tard, mais aucun de ces deux ouvrages ne mentionne le mot kinoko. Také pour le bambou est attesté dans le Kojiki, qui fut achevé en 712 A.D., et apparaît également dans le Wamyô Ruishûshô.

    En japonais standard, on trouve také combiné dans les mots composés formant des noms d'espèces de champignons, comme matsu-také (= « champignon du pin »)  ou hatsu-také (= « champignon précoce »). D'après le dictionnaire complet des dialectes du Japon, de Misao Tōjō (1951), le terme est encore utilisé seul pour désigner les champignons en général, dans les départements de Nara, Tottori, Hyôgo, Shimané, Ehimé, et Ôïta.

3.  Kusabira  蔬, 草片, 菌
      C'est un mot ancien, que l'on n'entend plus que dans certaines contrées, notamment quelques localités du département de Wakayama, pour désigner l'ensemble des champignons. Il se compose de kusa« herbe », et de bira (altération phonétique de hira) = « lobe » ou « feuille ». Le Daïgenkaï indique que le mot a d'abord désigné les légumes en général, en y incluant probablement les champignons. Selon le dictionnaire des dialectes de Tôjô, il prend le sens de « lobe d'oreille » dans certaines contrées de Wakayama, et le sens de « champignons malsains » dans d'autres régions, dans lesquelles les champignons sont appelés koké (cf. ci-dessous).

      Le terme a été conservé dans le nom d'un petit sanctuaire shintô situé près d' Ôtsu, dans le département de Shiga, le Kusabira Jinja, lequel aurait été construit à la demande de l'empereur Jomei (舒明天皇, Jomei-tennō 593-641) dans la première moitié du 7ème siècle. D'après une légende locale, c'est sur son site qu'une rizière, appartenant à un certain Takéda no Muraji, apparue en l'espace d'une seule nuit sous le règne du légendaire Empereur Keikô (景行天皇, Keikō Tennō, qui aurait vécu au 2ème siècle), regorgeait de champignons. Comme les champignons poussent rarement dans les rizières, Takéda pensa qu'ils étaient hors du commun et en offrit une grande quantité à l'Empereur. L'Empereur les trouva si délicieux qu'il conféra à Takéda le nouveau nom de famille de Kusabirata, littéralement « rizière de champignons » ou « champ de champignons ». Toutefois, en dépit du nom de ce sanctuaire shintô, la divinité (le Kami) qui y est révérée n'a aucun rapport avec les champignons.

4.   Mimi  耳
     Bien qu'étant le mot ordinaire pour « oreille », il désigne aussi les champignons en général dans l'île de Sado, la péninsule de Noto, le département d'Ishikawa et la partie nord du département de Hyôgo. Le mot « oreille » et ses équivalents apparaissent fréquemment dans les noms de champignons un peu partout dans le monde. « Jew's-ear », par exemple, est le nom vernaculaire en Europe pour Auricularia auricula-judae (épithète impudemment « retouchée » par le français Bulliard qui accole "judae : de Judas" à Hirneola auricula de Linné, ce qui frappe ce binôme d'illegitimité), de même que, par coïncidence, le nom chinois pour cette espèce lignicole, qui se traduit « oreille d'arbre ». Au Japon, cependant, il ne se traduit pas par ki no mimi (= « oreille de l'arbre ») comme on aurait pu l'attendre, mais par « kikuragé », qui signifie « méduse de l'arbre ». Cette anomalie sera expliquée plus bas. Cependant, cette espèce est nommée localement « Champignon oreille » et « Oreille de chat ».

5.   Motasé  もたせ
     C'est le terme consacré aux champignons en général dans le Nord de Honshû. Bien que son origine soit obscure, il semblerait qu'il soit lié au verbe motaséru, dont l'un des sens est « faire dépenser l'autre », quelque chose comme « vivre aux crochets d'autrui ». Les champignons poussant sur les arbres sont parasites et vivent effectivement « aux dépens » de l'arbre. Aussi les champignons poussant sur les châtaigniers sont-ils appelés Kurinoki-motasé; ceux venant sur bambous nains, Sasa-motasé; ceux croissant sur cryptomerias, Sugi-motasé, et caetera.

6.   Naba   滑生
     Ce mot désignant les champignons est largement usité dans Kyûshû, Shikoku et l'Ouest de Honshû. Selon le Daïgenkaï, il est composé de deux abréviations:  na de namé (= « visqueux, gluant ») et ha, dérivé de l'altération phonétique de haeru (= « croître »). Cette étymologie n'est toutefois pas attestée. Dans le département de Nara, naba désigne une espèce particulière, ailleurs nommée Matsu-také (Tricholoma matsutake) et qui est la plus appréciée dans la région.

7.   Koké  木毛
      
Homophone du mot japonais standard () désignant les mousses et hépatiques (cf. attraction linguistique de mousse et champignon dans "mousseron" et "mushroom", débattue sur le forum Mycologia Europaea), il est appliqué à l'ensemble des champignons dans certaines localités limitées dans les départements de Gifu, Aïchi et Ishikawa. Composé de deux éléments, ko (altération phonétique de ki , 木), signifiant « arbre », et , 毛, signifiant « poils ».

IHx 1 pl 45 Hongo

II. Noms recouvrant des groupes d'espèces

1.  Hatsu-daké 初茸 ハツダケ
      Avec le sens littéral de « Champignons précoces (primeurs) », ce nom a d'abord été appliqué au Lactarius hatsu-dake (dont il est aujourd'hui le nom national officiel), espèce proche du L. sanguifluus Fr.  d' Europe, mais le terme est également couramment employé dans un sens collectif pour tous les champignons appartenant au genre Lactarius, et même au genre Russula. On trouve l'épithète hatsu dans des noms composés comme « hatsu rouge », pour Lactarius aka-hatsu, espèce affine au L. deliciosus ; kara-hatsu, « hatsu âcre », pour le lactaire à toison, L. torminosus ; ao-hatsu, « hatsu vert », pour le Palomet, Russula virescens, et kuro-hatsu,« hatsu noir » pour R. nigricans.

2.  Hôki-také 箒茸 ホウキタケ
       Signifiant « Champignons balais », c'est le nom retenu pour Ramaria botrytis (la Clavaire chou-fleur), mais désigne aussi l'ensemble des Clavaires ramifiées. Les espèces sont distinguées en ajoutant à Hôki-také un adjectif comme « violet »,  « jaune » « doré » ou « fleuri ».

3.  Iguchi ou Ikuchi 猪口 イグチ/イクチ
       Signifiant « Gueule de sanglier », il désigne les Bolets au sens large. Les Romains de l'antiquité nommaient ces champignons Suillus, « porcelets ».
Il est tout-à-fait étonnant que la famille des porcidés ait pu inspirer les nomenclateurs des bolets dans des pays situés dans des parties opposées du globe! L'origine du nom Iguchi n'est pas claire, mais le Daïgenkaï suggère qu'il aurait d'abord concerné des bolets à chapeaux bruns et à marge infléchie [en forme de babine] de façon à ressembler à la bordure irrégulière d'une gueule de sanglier. Une autre hypothèse peut être invoquée à partir d' une autre lecture de la même paire de caractères chinois, complètement différente tant par le son que le sens: choku ou choko, petite coupe à saké en porcelaine. Il est impossible de savoir pourquoi ces caractères ont été choisis parmi tant d'autres équivalents possibles. L'imagination populaire japonaise faisait-elle un lien entre la gueule d'un sanglier et la soif d'alcool? [NDT. les souilles (porcins et marcassins) ont le groin muqueux qu'évoquent souvent les bolets.] 

      Iguchi est l'un des termes vernaculaires choisis par les mycologues pour désigner cette catégorie de champignons. Les autres, que l'on entend moins fréquemment, sont ami-také « champignons en filet », et awa-také, « champignons millet ». Ces deux termes voient souvent leur usage populaire limité à Boletus bovinus et B. tomentosus ou B. granulatus respectivement.

4.  Jikôbô 時候坊 ジコウボウ
       Dans le département de Nagano, les bolets sont généralement appelés « Jikôbô ». Les kanjis avec lesquels le mot a été transcrit dans le Shinyô Kinpu de Chikan Ichioka ( Atlas illustré des champignons de la région de Shinyô [ partie de Nagano]), datant de 1799, signifient « Gamin (ou garçonnet) de saison », sans que l'on sache les raisons de cette appellation. [ N.D.T. hormis la ressemblance des bolets ( boule " à zéro " ) avec les têtes traditionnellement rasées, comme celle des bonzes (), des garçons dans l'archipel.]


5. Nézumi-také 鼠茸、ネズミタケ、 鼠の足
        Signifiant « Champignon rat (ou souris) », ce terme est l'autre nom pour les clavaires branchues, encore plus fréquent que le hôki-také, donné plus haut. Dans certains lieux, la langue populaire l'a transformé en Nezumi no ashi, « Patte de rat », ce qui suggère que l'imagination collective a établi une ressemblance de ces champignons avec les extrémités finement découpées et délicatement articulées de ces petits rongeurs.


6.  Saru no koshikaké 猿腰掛、サルノコシカケ、オカマノコシカケ
        C'est le nom japonais commun, signifiant « Siège (escabelle) de Singe », pour les Polypores pérennes et autres espèces étagées sur les branches et les troncs d'arbres, en forme de console, de sabot, etc.. On lui connaît des variantes régionales, comme gama no koshikaké, « Siège (escabelle) de crapaud », usité dans certaines localités du département de Chiba, ou encore okama no koshikaké, dans la région de Sagamihara, département de Kanagawa. Cette analogie, identique à l'anglais « toadstool »,  (tabouret de crapaud) pour les agaricales, semble purement fortuite, les deux pays n'ayant eu aucun contact à cette époque! On trouve aussi karasu no koshikaké, "siège de corbeau»".

D'après le Prof. S. Nakahira (1964), okama serait l'abréviation d'okamagaeru, « crapaud » (de même que gama est l'abréviation de gamagaéru). Par homophonie avec la cuisinière à bois traditionnelle (qui se dit kamado ou kama), Nakahira suggère un lien hypothétique avec la coutume, dans certains foyers, de disposer des polypores en offrande sur l'autel domestique (généralement situé dans la cuisine), la divinité honorée est Okama-sama ou Kama no Kami-sama ou encore Kamado no Kami.

7.  Shiméji 占地、湿地、シメジ
        Il y a deux interprétations différentes (homophones) pour ce terme désignant les Tricholomes. Pour certains savants, il signifierait « qui occupe le terrain » et doit s'écrire占地, pour d'autres il veut dire « sol mouillé » et se transcrit alors 湿地 en caractères sino-japonais. Quelle que soit la bonne étymologie, le terme phonétique shiméji était à l'origine appliqué par les ramasseurs au Tricholome aggrégé (Lyophyllum aggregatum) avant de devenir un terme collectif pour les espèces du genre Tricholoma au sens large. On le retrouvera donc souvent combiné à une épithète, comme «
Shiméji à mille tiges » pour Lyophyllum fumosum (cinerascens), « Shiméji blanc » pour Tricholoma album, « Shiméji jaune » pour T. flavovirens, et « shiméji violet » pour T. nudum (Lepista).

Tremella__mesenterica_Izawa

コガネニカワタケ Tremella mesenterica by Masana Izawa
Photograph is Copyright 週刊朝日百科 「植物の世界」別冊1997年

III. Noms d'espèces officiels et vernaculaires

A. Champignons gélatineux

cover

IH2 pl 138_1989 Heterobas 923 auricula
  Kikuragé
木耳, キクラゲ Méduse des arbres
  Auricularia auricula (L : Hook.) Underwood 1895, 1902

  • Kango no kusabira (Wakayama); Kôzo-naba  (Kyûshû). カンゴノクサビラコウゾナバ« Champignon du Mûrier à papier (Broussonetia papyrifera) », dont l'écorce sert à la fabrication du papier. Le nom officiel de ce mûrier est kôdzo (コウゾ, 楮、Broussonetia kazinoki × B. papyrifera, tandis que kango en est une variante dialectale.

  • Mimi-chaba (Kagoshima); Mimi-kinoko (Iwaté, Yamagata); Mimi-naba (Kyûshû); Mimira-goké (Gifu); Mimi-také (Aïchi, Okayama); « Champignon oreille ». ミミチャバ、ミミキノコ、ミミナバ、ミミラゴケ、ミミタケ.
  • Mokuragué (Aomori); モクラゲMéduse des arbres. Ce nom est la contraction de Moku-kuragué (木水母) moku est la lecture chinoise ancienne pour l'arbre, opposé à la lecture purement japonaise ki. Mokuragué et Kikuragué sont donc synonymes.
  • Néko no mimi 猫の耳 (Mié, Nagasaki); Oreille de chat.

    D' après le Daïgenkaï, le nom de ce champignon s'écrivait en Chine avec les caractères signifiant « oreilles d'arbre (木耳、茸) », ce qui aurait dû être traduit en japonais « ki no mimi ». Mimi fait partie des mots pour champignons en général, listés quelques pages plus haut. Bien avant l'adoption des caractères chinois, le nom de kikouragué semble avoir été si fermement établi qu'il s'est imposé comme la lecture japonaise du kanji (訓読), bien qu'il n' y ait évidement aucun lien sémantique entre « oreille » et « méduse ».

N.B.
Le premier auteur à avoir utilisé dans un nom valide l'épithète auricula-judae pour désigner ce taxon est Bulliard (Herb. Fr., 1789, pl. 427, fig. II).  Ce nom est illégitime, car Bulliard n'a fait que remplacer le nom publié par Linné (Tremella auricula) par un autre (Tremella auricula-judae). La sanction de Fries sur le binome de Bulliard n'est pas validante car elle tombe fatalement sous le coup de l'illegitimité. Le seul nom correct est donc A. auricula (L. : Hook) Underwood en 1895.

 

B. Chanterelles

Cantharellus cibarius_1988 IOH p 400 b

Cantharellus cibarius_1988 IOH p 4001.  Cantharellus cibarius  Fr. 
     Anzu-také 
杏茸, 杏子茸, アンズタケ, Champignon abricot

  • Karamomo-také (Nagano). Karamomo étant un ancien synonyme d' anzu, « abricot »,  encore en usage de nos jours dans certaines parties du département de Nagano, le sens est identique à celui d' anzu-také.

    La chanterelle comestible (Girole) n'est pas aussi commune au Japon qu'en Europe.

 

 

2.  Cantharellus floccosus  Schw. 
     Usu-také 
臼茸, ウスタケ Champignon mortier
Avant son adoption comme nom standard, était d'un usage courant dans les régions de Tôkyô et Wakayama.  Cantharellus floccosus_IHx 1 1957 no 269

  • Choku-goké  (Niigata) 酒木毛, チョクゴケ. « Champignon coupe à saké ». Goké étant l'altération de koké, l'un des sept termes de la liste des noms généraux pour  « champignons ».
  • Rappa-goké (Niigata) ラッパゴケ; Rappa-také (Iwaté)  喇叭, ラッパタケ. « Champignon trompette (ou corne) ».

  • Tôjin-také (Sud de Hokkaïdô) 唐人茸, トウジンタケ. « Champignons des étrangers ». Usage signalé dans Kinshi (Revue historique des Champignons) de Ran'en Masujima. L'usage ancien de ce terme est également mentionné par le Kôzen Kinpu (Livre des Champignons, par Kôzen Sakamoto, 1834).

Bien que commune au Japon, cette espèce n'est généralement pas consommée.

Cantharellus floccosus IOH p 404

Cantharellus floccosus IOH p 405 a

Cantharellus floccosus IOH p 405 b

Cantharellus floccosus IOH p 405 txt

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 C. Champignons à aiguillons (hydnés)

IH2 pl 107 (1989)_no 742 leucomelas Imazeki

1.  Boletopsis leucomelas (Fr.) Fayod
    
Kuro-kawa
  黒皮, クロカワ,  Peau noire (cuir noir).

  • Kaménoko-motashi (Yamagata, Totchigi). 亀の子もたし, カメノコモタシ, « Champignon petite tortue » (carapace).
  • Kuro-gan-také  (Kumamoto). 黒雁茸, クロガンタケ, « Champignon oie noire » (plumage de l'oie cendrée).
  • Kuro-hachi  (Yamagata). 黒鉢, クロハチ, « Bol noir » (bol retourné).
  • Kuro-kawa (Okayama, Tottori, Wakayama). « Peau noire ».
  • Kuro-kinoko (Iwaté). 黒木の子, クロキノコ, « Champignon noir ».
  • Kurokko (Okayama, Hiroshima, Tottori, Wakayama). 黒っ子, クロッコ, « P'tit noiraud, Gamin noir ».
  • Kuro-kutchi  (Hyôgo). 黒口, クロクチ, « Bouche noire ».
  • Nabé-kaburi  (Tochigi). 鍋頭, ナベカブリ, « Casserole sur la tête » (le champignon évoque un fond de casserole retournée, noirci par le feu).
  • Oshônine (Nagano) 御上人, オショウニン, « Saint homme, Bonze » (soutane noire sur blanc, cf. note).
  • Rôji  (Aïtchi, Gifu). Altération de rôjin, 老人, ロウジ, « Vieillard ».
  • Rôjin-také (Aïchi). 老人茸, ロウジンタケ, « Champignon vieillard ».
  • Ushi-bitaï  (Nagano). 牛額, ウシビタイ, « Front de boeuf ».
  • Ushi-kawa  (Nagano). 牛革, ウシカワ, « Peau de boeuf ».
  • Usuko-také (Iwaté). ウスコタケ, usuko, en patois, est une variante de ushi et donc signifiant 牛茸, « Champignon boeuf ».

    Ce champignon, largement répandu dans tout l'archipel, est commun dans les pinèdes mixtes. Malgré sa saveur amère, il est très estimé pour accompagner le saké. Bouilli et mélangé à du radis daïkon râpé, puis assaisonné à la sauce de soja vinaigrée.

            Un bon nombre de noms vernaculaires intègrent la couleur noirâtre du champignon. Shôkei Kidzawa explique dans sa préface du Shinyô Kinpu de Tchikan Itchioka ( Guide des champignons de la région de Shinyô, datant de 1799 ), l'origine du nom Oshônine. Dans la région d'Ina, aujourd'hui devenue le département de Nagano, ce champignon n'était jadis pas consommé, jusqu'à ce qu'un bonze de la secte Nichiren ne l'essaie et établisse sa comestibilité. Dès lors, la popularité du champignon croissant, il fut baptisé Oshônin, sans doute par gratitude pour le Saint homme. (NDT. le contraste du blanc et du noir de cette espèce peut également expliquer l'analogie avec le koromo noir sur fond blanc, tenue sacerdotale des bonzes de la secte).

Boletopsis leucomelas IOH 445 txt

Boletopsis leucomelas IOH 445 Izawa

Boletopsis leucomelas IOH 445 Izawa

 

2.  Climacodon septentrionalis (Fr.) P. Karst., Hydnum septentrionale  Fr.

     Ezo-hari-také 蝦夷針茸, エゾハリタケ, Hydne du Nord (Ezo désignait Hokkaïdô, puis a pris le sens large de boréal).

Climacodon septentrionalis Imazeki no 725

  • Nuké-ochi   (Yamagata, Niigata, Fukushima). 抜け落ち, ヌケオチ, « qui chute » (qui dégringole).
  • Nuki-uchi  (Yamagata). 抜き打ち, ヌキウチ, « qui fend d'un seul coup de sabre ».

    Ce champignon pousse en colonies imbriquées sur les troncs morts de hêtres et d'érables. En hiver, il arrive que le poids de la neige pesant sur les carpophores les fasse tomber. Peut-être un chasseur l'a t-il nommé nuke-ochi après en avoir reçu un sur la tête ! Quant à l'autre nom local, un fermier de Yamagata nous a affirmé, il y a une vingtaine d'années, que ce féroce nuki-uchi  lui fut donné par les chasseurs qui, dans la futaie empesée par la neige, surtout les jours sans vent, redoutaient la traîtrise du coup de sabre (guillotine) causé par la chute d'un énorme carpophore. Il est cependant plus probable qu'il ne s'agisse que d'une déformation dialectale de nuke ochi.

Climacodon septentrionalis IOH 435b IzawaClimacodon septentrionalis IOH 435 Izawa

3.  Mycoleptodonoides aitchisonii (Berk.) G. Maas, Hydnum pergamenum Yasuda;   
        Creolophus spathularius Imaz.; C. pergamenus (Yas.) Imaz.; Mycoleptodonoides pergameneum (Yas.) Aoshima & Furukawa.
     Buna-hari-také 椈針茸, ブナハリタケ, Hydne du hêtre.

Mycoleptodonoides aitchisonii no 724 IH2 pl 104 Imazeki

Mycoleptodonoides aitchisonii_IOH 436-Izawa

  • Kanoko (Yamagata). 鹿の子, カノコ, « Faon ».
  • Kanuga (Akita); Kanuka (Akita, Yamagata); altérations de Kanoko, même sens de jeune chevreuil.
  • Mino-také (Niigata). 蓑茸, ミノタケ, « Manteau de pluie (en paille) ».

    Comme il pousse sur les hêtres, on le trouve surtout au Nord du Japon où il est bien connu des riverains sous le nom de kanoko, kanuga ou kanuka. Le dictionnaire des dialectes de Tôjô indique que dans deux départements du nord, Iwaté et Miyagi (où l'espèce est commune), de même qu'à Nara, kano signifie « chevreuil, cerf » [+ ko « enfant »].  Les champignons hydnoïdes ont souvent des noms d'animaux, comme on en verra d'autres exemples ci-après.

        Mycoleptodonoides aitchisonii_txt

Mycoleptodonoides aitchisonii_IOH 437 Izawa















Hericium erinacem IOH p 433 a

Hericium erinaceum IH2 pl 103_722

4.  Hericium erinaceum
(Fr.) Pers., Hydnum erinaceum Fries
     
Yamabushi-také 山伏茸, ヤマブシタケ, Champignon Yamabushi (Ermite-Guerrier).

  • Hericium erinacem IOH p 433 txtHarisénbon (Yamagata). 針千本, ハリセンボン, « Mille aiguilles ».
  • Jôko-naba, Jôko-také (Kagoshima); 上戸滑生, 上戸茸, ジョウコナバ, ジョウコタケ « Champignon soiffard ».
  • Kano-tama (Wakayama), 鹿の玉, カノタマ, « Testicules de cerf ».
  • Sarubénji, Sarupenguri (Iwaté), 猿ベンジ, 猿ペングリ, « ? de singe ». Le sens du nom complet n'est pas clair.
  • Usagi-motasé [usagi-motase] (Iwaté), 兎持たせ, ウサギモタセノ, « Champignon lapin ».

    Ce champignon formant une masse tuberculeuse, couverte de longs aiguillons pendants, une telle apparence est naturellement associée à quelque animal. L'épithète du nom latin, erinaceum signifie «hérisson » en grec.

    Hericium erinacem IOH p 433 bLes deux noms commençant par Jôko, « grand buveur », se rapportent de toute évidence à l'alcool. Le sud de Kyûshû où ces noms sont en usage est célèbre pour la distillation d'eau-de-vie de patate douce, nommée shôchû. C'est un alcool fort (rare au Japon), dont les amateurs sont généralement de grands alcooliques. Lors des fêtes, on joue à des jeux où le perdant doit boire un grand verre de shôchû. Pour qui supporte mal l'alcool, c'est un supplice, aussi ceux qui veulent survivre à cette bacchanale n'ont d'autre ressource que de dissimuler un jôko-také dans leur poche, puis de le placer discrètement sur leur gosier et verser l'eau-de-vie sur le champignon absorbant, tout en feignant de l'ingurgiter avec délice. Une fois saturé, le champignon peut être réutilisé après essorage. C'est donc bien le champignon lui-même qui est le grand buveur ! Voilà en tous cas ce que racontent les buveurs de l'île de Kyûshû.

    Quant au Yamabushi, ascète montagnard attaché à la secte bouddhique Tendaï ou Shingon, c'est son accoutrement, avec ses six pompons blancs de fibres tressés, cousus sur la poitrine, qui est sans doute à l'origine de l'analogie avec ce champignon en boule hérissée.

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Yamabushi
Les yamabushi du Japon médiéval étaient des ascètes montagnards et des guerriers, principalement originaires des écoles Honzan du temple impérial Shōgo-in à Kyoto, de l'école Tōzan du temple Daigo-ji Sanbō-in depuis le VII e siècle. Solitaires, ils formaient des confédérations éparpillées, parfois associées avec certains temples (voir ci-dessous), et participèrent également à l'occasion à des batailles aux côtés des samouraïs et des .


5.  Hydnum repandum Fr. (et var. album)
      Kanoshita 鹿の舌, カノシタ, Langue de chevreuil.

  • Hydnum repandum IHx 1 pl 47 no 267Hari-sénbon (Niigata). 針千本, ハリセンボン, « Mille aiguilles ».
  • Iga-také イガタケ « Champignon bogue de châtaigne ».
  • Kanoko-také (Fukushima), 鹿の子茸, カノコタケ, « Champignon faon ». Dans le département contigu de Yamagata, Kanoko est le nom local pour Creolophus pergamenus (cf. plus haut).
  • Nunobiki (Yamagata) 布引, ヌノビキ, « Linge étendu sur le sol ».
  • Shiro-kawa-také (Nagano) 白革茸, シロカワタケ,  « Kô-také blanc » (cf. Sarcodon aspratus, ci-après).
  • Shiro-kô-také (Hyôgo), 白皮茸,白革茸, シロコウタケ, « Kô-také blanc » (cf. Sarcodon aspratus, ci-après).
  • Tsuchi-kanoko (Yamagata), 土鹿の子, ツチカノコ, « Faon de terre ». Voir Kanoko plus haut.
  • Yuki-také (Nagano), 雪茸, ユキタケ, « Champignon des neiges ».

    Nunobiki désigne l'étendage du linge blanc sur l'herbe ou les buissons pour le teindre ou le blanchir. Le mot est souvent utilisé métaphoriquement pour décrire le rideau d'une chute d'eau, ou l'aspect de champignons, en général blancs, poussant en ligne et en grande quantité. En plus du Pied de mouton, le terme Nunobiki est également appliqué dans diverses contrées à Tricholoma album ou parfois à Hygrophorus russula.

6.  Sarcodon aspratus (Berk.) S. Itô, Hydnum aspratum Berk.
      Kô-také 皮茸,革茸, コウタケ, Champignon peau (cuir) ou champignon fourrure.
 
(est l'altération de Kawa, « peau, cuir »).

  • Sarcodon aspratus IHx 1 pl 48 HydnumBakurô-také  (Akita), 伯楽茸, バクロウタケ, « Champignon marchand de chevaux ».
  • Iga-také (Iwaté), イガタケ « Champignon bogue de châtaigne ».
  • I-no-hana (Iwaté), 猪の鼻, イノハナ « Museau de sanglier ».
  • Kawa-také (Iwaté), 皮茸,革茸, カワタケ. C'est la forme d'origine et non altérée de kô-také (cf. ci-dessus).
  • Kuma-také (Ishikawa), 熊茸, クマタケ « Champignon ours ».
  • Kuri-kinoko (Iwaté),Kuri-také (Tottori), 栗木の子, 栗茸, クリキノコ, クリタケ, « Champignon châtaigne ».
  • Kuro-ginoko (Iwaté),黒木の子, クロギノコ, « Champignon noir ».
  • Matsu-kawa-také (Nagano), 松皮茸, マツカワタケ, « Champignon cuir du pin ».
  • Mino-guro (Shiga) 蓑黒, ミノグロ, « Manteau de pluie noir (en paille) ».
  • Shika-také (Nara). 鹿茸, シカタケ, « Champignon cerf ».
  • Shishi-také (Akita, Yamagata, Fukushima, Niigata, Wakayama, etc.). 猪, シシタケ, « Champignon bête (fauve) »,, ou selon le sens donné à Shishi, sanglier, cerf ou lion mythique 獅子.
  • Susu-také (Akita), ススタケ est une altération de Shishi-také, caractéristique des régions nordiques où l'on tend à transformer le shi en su.

    Partout où il pousse, Sarcodon aspratus est considéré comme l'un des meilleurs champignons comestibles. Séché, il exhale une bonne odeur (qui a encouragé la graphie commerciale kô-také = 香茸 « Champignon parfumé »).

    Parmi ses multiples noms vernaculaires, shishi-také vient en tête, derrière kô-také. Shishi-také a été cependant choisi par les mycologues du 20ème siècle pour être appliqué (comme nom japonais standard) à Sarcodon imbricatus. Le binôme Sarcodon aspratus fut créé à l'origine par Miles Joseph Berkeley, mycologue britannique faisant autorité, pour être appliqué à une récolte japonaise, considérée comme espèce endémique. Il est toutefois possible que les deux taxons soient conspécifiques.

D. Champignons porés (polypores)

Ganoderma lucidumac

1.  Ganoderma lucidum (Fr.) Karst.
    
Man-nen-také
万年茸, マンネンタケ,  Champignon de Dix-mille ans.

  • Kadodé-také (Yamaguchi, Kyôto). 門出茸, カドデタケ, « Champignon du départ », de la coutume de suspendre le champignon au seuil de la maison quand un membre de la famille partait en voyage, pour lui souhaiter bonne chance.
  • Kichijô-také (Mié). 吉祥茸, キチジョウタケ, « Champignon du bonheur ».
  • Mago-jakushi  (Fukushima, Miyagi). 孫杓子, マゴジャクシ, « Louche de petit-enfant ».
  • Néko-jakushi (Edo : Ancienne Tôkyô). 猫杓子, ネコジャクシ, « Louche de chat ».
      geste de la louche

    Un maneki-neko est une statue traditionnelle japonaise en céramique ou en porcelaine, représentant un chat assis et levant la (ou les) patte(s) au niveau de l'oreille, et que l'on trouve fréquemment sur les devantures des magasins, près des caisses dans les centres commerciaux, dans les salons de , etc.
    https://fr.wikipedia.org
  • Otama-jakushi (Kanagawa). 御玉杓子, オタマジャクシ, « Louche à soupe ».
  • Reishi (Kyôto). 霊芝, レイシ, « Champignon divin, ou du Saint-esprit ». Reishi est la lecture japonaise du chinois 灵芝 / 靈芝, prononcé ling chih [língzhī] en Chine.
  • Saïwaï-také (Mié, Kumamoto). 幸茸, サイワイタケ, « Champignon porte-bonheur ».
  • Tengu-jakushi (Kanagawa). 天狗杓子, テングジャクシ, « Louche de lutin-à-long-nez ».
  • Yama-no-kami no shakushi (Wakayama). 山の神の杓子, ヤマノカミノシャクシ, « Louche du Dieu de la montagne (forêt) ».

    Si on tient ce champignon par la base de son long pied, avec la tête en bas, montrant sa face inférieure concave, la ressemblance avec une louche est flagrante. D'où les nombreux noms vernaculaires intégrant le mot louche.  Sur le plan ésotérique, Ganoderma lucidum a une longue réputation et usage de talisman ou de symbole de porte-bonheur.

Grifola frondosa IOH 458 Mizuno b-redim4400

2.  Grifola frondosa S.F. Gray, Polyporus frondosus Fr.
    
Maï-také
舞茸, マイタケ,  Champignon qui fait danser.

  • Kumo-také. 雲茸, クモタケ, « Champignon nuage ». Il figure sous ce nom dans le celèbre ouvrage de materia medica publié par Ono Ranzan en 1803 (an 3 de l’ère Kyôwa) : 本草綱目啓蒙 [Honzô Kômoku Keimô] (Traité raisonné de phytopharmacologie, les fameux "commentaires" sur l'ouvrage illustré de médecine traditionnelle chinoise de Li Shih-chen, datant du XVIe siècle, Pen-ts'ao Kang-mu).
  • Kurofu (Yamagata). 黒斑, クロフ, « Taché de noir ».
  • Kuro-maï  (Yamagata). 黒舞, クロマイ, « Grifola noir ou Maître à danser noir ».

    Dans le Konjaku Monogatari, compilé au XIe siècle, figure un conte (traduit par Gordon Wasson dans Mushrooms and Japanese Culture) au sujet de nones qui, s'étant perdues en forêt et tenaillées par la faim, mangèrent des champignons appelés maï-také, à la suite de quoi elles furent prises d'une irrésistible envie de danser. C'est l'unique mention d'un champignon extraordinaire dans la littérature japonaise. Faute de description, les indices permettant de l'identifier se limitent à son nom et à de prétendus effets après ingestion. On a émit récemment l'hypothèse que les maï-také du Konjaku Monogatari, aient été des champignons hallucinogènes. Trois espèces hallucinogènes ont été recensées au Japon :
  1. Panaeolus papilonaceus (笑茸, ワライタケ, waraï-také, « Champignon rieur, ou hilarant »),
  2. Psilocybe (Stropharia) venenata (痺茸, シビレタケ, shibiré-také, « Champignon paralysant », ou 笑茸擬, ワライタケモドキ, waraï-také modoki, « Faux waraï-také » et
  3. Gymnopilus (Pholiota) spectabilis (大笑茸, オオワライタケ, Ôwaraï-také, « Grand waraï-také »).

    Les deux dernières espèces causent fréquemment des intoxications, mais affirmer que le champignon nommé maï-také dans le conte soit l'une de ces espèces n'est que pure spéculation.

        Dans la littérature mycologique classique, on trouve le nom de maï-také toujours associé à Grifola frondosa, espèce non-hallucinogène. L'explication donnée est que le mycophage qui découvre ce champignon au pied d'un gros chêne, où l'on peut facilement en récolter une belle quantité, se mette à danser de joie. Cette interprétation est confortée par l'émotion des récolteurs contemporains, tant devant l'esthétique de ses formes, la grande taille de ses touffes, que ses qualités gustatives. Celui qui en trouve ne divulgue jamais ses stations, les gardant jalousement aussi secrètes que les sources de Marcel Pagnol !  Depuis que cette espèce a pu être cultivée à grande échelle par l'équipe de Hokuto, elle est disponible toute l'année en supermarché, et les danseurs doivent se faire rares!



  4. HOKTO Corporation produces mushrooms at 29 factories within 19 strategically located Kinoko (Mushroom) Centers across Japan to ensure timely delivery to consumers of the freshest, tastiest mushrooms. We engage in production and sales of four types of mushroom - Eryngii, Maitake, Bunashimeji and Bunapi - making the most of our highly sophisticated mushroom cultivation technology and under a comprehensive production and quality management setup.
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 Meripilus giganteus IOH 457

3.  Meripilus giganteus (Pers. : Fr.) Karsten, Polyporus g. Fr.
     Tonbi-
Maï-také
鳶舞茸, トンビマイタケ, Maïtaké Milan, ou Grifola Milan.

  • Doyô-maï-také (Yamagata). 土用舞茸, ドヨウマイタケ, « Grifola de la Saint-Jean ».
  • Natsu-maï-také (Yamagata). 夏舞茸, ナツマイタケ, « Grifola d'été ».
  • Tobi-také (Akita, Niigata, Yamagata). 鳶茸, トビタケ, «Champignon Milan ».

    Ce champignon pousse de juin à août. Tonbi ou Tobi est le nom japonais du milan noir de Sibérie (Milvus melanotis).
    Grifola umbellata RNA 275

 

 

 

Grifola umbellata Beck 298 clos

 

4.  Dendropolyporus umbellatus (Pers. : Fr.) Jül., Polyporus umbellatus Pers. : Fr.
     Grifola umbellata (Pers. : Fr.) Donk, Polyporus chuling Shirai,
     Chorei-
Maï-také
猪苓舞茸, チョレイマイタケ, Maïtaké Crottes-de-sanglier.

Polyporus_umbellatus et sclérotes smChorei est le nom chinois du sclérote de ce champignon.

  • Tsuchi-maï-také (Yamagata). 土舞茸, ツチマイタケ, « Maïtaké de terre ».

 

Laetiporus sulphureus Beck 299 clos

Laetiporus sulphureus IOH 461

4.  Laetiporus sulfureus (Bull. : Fr.) Murrill, var. miniatus (Junghuhn) Imaz.
   Masu-také 鱒茸, マスタケ, Champignon truite.
       Avant de devenir le nom national de l'espèce, c'était l'appelation commune dans le département de Niigata.

  • Aïkawa-také. 藍皮茸, アイカワタケ, « Champignon de cuir ».
  • Akanbô (Yamagata). 赤ん坊, アカンボウ, « (Pt'it rougeaud) Bébé ».
  • Fukuchi (Yamagata), Fukuji (Fukushima, Aomori), Hogutchi (Akita). フクチ, フクジ, ホグチ, sont autant d'altérations patoisantes de l'allume-feu: 火口 (Hokuchi) ホクチ, « Amadou ».
  • Hi-goké (Gifu, Aïchi). 火木毛, ヒゴケ, « Champignon à feu ».
  • Hokuchi-Kinoko (Iwaté), Hokuchi-také (Gifu). 火口木の子, 火口茸, ホクチキノコ, ホクチタケ, « Amadouvier ». Ce nom figure dans le Shinyô Kinpu de Tchikan Itchioka ( Atlas illustré des champignons de la région de Shinyô [ partie de Nagano]) de1799, ainsi que dans la révision de 1861 du Shijifu (Traité des champignons), par Kôken (Jakusô) Yoshida,

Dans les années soixante, des champignons étaient encore utilisés comme allume-feu dans diverses régions de l'archipel. Le plus communément utilisé est le polypore soufré et sa variété, ou plus rarement Tyromyces sambuceus. Par contre, le traditionnel amadouvier d'Europe et de Sibérie, Fomes fomentarius, pourtant pas rare au Japon, n'est pratiquement jamais mentionné comme alllume-feu.

 E. Bolets

Boletus edulis IHx 1 pl 38 Bolets

 

Boletus edulis yamadori

 

 1.  Boletus edulis Fr.
    
Yamadori-také
山鳥茸, ヤマドリタケ. Champignon faisan scintillant (Syrmaticus soemmerringii)

  • Awadaké (Akita). 粟, アワダケ, « Champignon millet ».
  • Busu-také (Fukushima). ブス茸, ブスタケ, « Champignon sans intérêt ». Busu est un terme dialectal et péjoratif ayant des sens variés, tels que l' Aconit toxique (Sado), vénéneux (Hokkaïdô, Nagano), inutile ou nuisible (Ehimé), ou asocial (Tchiba, Gounma, Ibaragui, Miyagui, Niigata, Yamanashi). Comme il est clair que ce champignon n'est pas toxique, « sans intérêt » semble être la meilleure interprétation. Dans le département d'Iwaté, les vesses de loups sont appelées busu-kinoko.
    [NDT. Depuis, Nagasawa a décrit un Doku-yamadori, sosie toxique du cèpe, Boletus edulis restant rare et nordique]
    Cèpe vénéneux (ドクヤマドリ) - Ki-no-ko Fungi

    Basidiomycota / Homobasidiomycetes / Boletales / Boletaceae Synonymes : Neoboletus venenatus (Nagasawa) G. Wu & Zhu L. Yang 2015 Chair: pâle à jaune clair, généralement plus pâle que le haut du stipe, bleuissant légèrement au dessus des tubes et dans le haut du stipe, rarement tachée de vineux dans le chapeau et le haut du stipe dans la vieillesse.

  • Yamadori-iguchi (Nagano). 山鳥猪口, ヤマドリイグチ, « Bolet faisan ». Voir plus haut Igutchi au sens large :

    Cet excellent comestible n'est pas commun au Japon où il est plutôt dédaigné par les ramasseurs, pour qui les bolets sont considérés comme inférieurs par rapport aux Tricholome matsutaké, Lyophyllum agrégé, Lactaires sanguins, Shiitaké, etc..

IHx 1 pl 37 216 Boletus bovinus

 

IH 1 pl 75 531 Suillus bovinus

 

 2.  Suillus bovinus (Fr.) O. Kuntze, Boletus bovinus Fr.
    
Ami-také
網茸, アミタケ,  Champignon filet. Ce nom était usité à Nagano et Totchigui avant d'être adopté comme nom standard.

  • Ami-modasé, Amiko-modasé (Iwaté). 網持だせ, 網子持だせ, アミモダセ,クアミコモダセ, « Champignon filet ».
  • Dobé-naba (Ôïta). 泥滑生, ドベナバ, « Champignon de boue ».
  • Iguchi (Yamagata). 猪口, イグチ, « Gueule de sanglier ».
  • Shiba-také (Niigata, Yamagata). 柴茸, シバタケ, « Champignon des broussailles ».
  • Uma no kuso (Niigata). 馬の糞, ウマノクソ, « Crotte de cheval ».
  • Zéni-ikuchi (Niigata). 銭猪口, ゼニイクチ, « Bolet pièce de monnaie, Bolet de quat'sous ».

    C'est un des bolets les plus commun, largement consommé dans le monde rural .

IH 1 pl 74 529 Suillus granulatus

3.  Suillus granulatus (Fr.) O. Kuntze, Boletus granulatus Fr.
     Chichi-
awa-také
乳粟茸, チチアワタケ, Champignon millet lactescent.

  • Awa-motasé (Iwaté). 粟持たせ, アワモタセ, « Champignon millet ».
  • Ikuchi  (Hyôgo). 猪口, イクチ, variante de Igoutchi, « Bolet »
  • Uma no kuso (Niigata). 馬の糞, ウマノクソ, « Crotte de cheval ».

 

IH 1 pl 74 524 Suillus grevillei

 

 

4.  Suillus grevillei (Klotsch) Singer, Boletus grevillei Klotsch.
     Hana-iguchi
花猪口, ハナイグチ, Champignon fleur.

  • Kara-matsu (Nagano, Niigata). 唐松, 落葉松, アカラマツ, « Mélèze ». Kara-matsu est le nom commun pour le mélèze du Japon (Larix Kaempferi) avec les racines duquel ce champignon est en symbiose.
  • Kara-matsu-jikôbô (Nagano). 唐松時候坊, カラマツジコウボウ, « Bolet du Mélèze». Jikôbô est un terme dont le sens s'est perdu et qui désigne tous les bolets. A Nagano il est appliqué au seuls bolets du genre Suillus.

 IH 1 pl 74 528 Suillus luteus

 

Mochi

Gâteaux de riz glutineux

 5.  Suillus luteus (Fr.) S.F. Gray, Boletus luteus Fr.
     Numéri-iguchi
滑り猪口, ヌメリイグチ, Bolet visqueux.

  • Abura-ikuchi (Tottori). 油猪口, アブライクチ, « Bolet huileux ».
  • Awa-ko, Awa-také (Akita). 粟子, 粟茸, アワコ, アワタケ, « Champignon millet ».
  • Awa-mochi  (Wakayama). 粟餅, アワモチ, « Mochi de millet ».
  • Baba-goké (Niigata). 婆木毛, ババゴケ, « Champignon vieillarde ».
  • Bota-mochi, bota-mochi-ikuchi. 牡丹餅, ボタモチイクチ, « Bolet botamochi  ». Les botamochis sont des gâteaux de riz glutineux, enrobés de purée de haricots rouges (azuki).
    Botamotchi

    pâtisserie traditionnelle japonaise, printanière, faite de riz et de pâte de haricots rouges.
  • Dobé-naba (Ôïta). 泥滑生, ドベナバ, « Champignon de boue ».
  • Jikôbô (Nagano). 時候坊, ジコウボウ, « Bolet». Voir ce mot plus haut.
  • Kawa-muki (Nagano, Niigata). 皮剥, 皮むき, カワムキ, « Pelé ». De la nécessité de peler ces champignons avant de les cuire.
  • Muki-také (Niigata). 剥茸, むき茸, ムキタケ, « Bolet à peler, Bolet nu ». C'est également le nom standard de Panellus serotinus.

C'est l'autre espèce de bolets très commune sous les pins au Japon, venant en mélange avec le bolet des bouviers (voir plus haut).

 III. Noms d'espèces standards et vernaculaires (suite)

F. Champignons à lamelles
Agaricus campestris IH1 pl 38

1.  Agaricus campestris L. ex Fr.
     Hara
-také
原茸, ハラタケ. Champignon des champs

  • Maguso-také. 馬糞, マグソタケ, « Champignon du crottin de cheval ».

    Cette espèce n'est pas aussi commune qu'en Europe, le Japon étant un pays de rizières et de forêts, l'élevage du bétail y est limité.

 

Amanita_hemibapha__Japon_4

2.  Amanita caesarea (Fr.) Schw. ss. Kawam., Amanita hemibapha
    
Tamago-také
卵茸, タマゴタケ,  Champignon oeuf.

  • Béni-také (Iwaté).  紅茸, ベニタケ, « Champignon écarlate ».
  • Nanban-motasé (Iwaté). 南蛮もたせ, ナンバンモタセ, « Champignon des Barbares du Sud, Champignon exotique ».
  • Uguisu-také (Hyôgo). 鶯茸, ウグイスタケ, « Champignon bouscarle-chanteuse ».
  • Rossignol du Japon (Uguisu) Bouscarle chanteuse

    The Japanese bush warbler ( Horornis diphone), known in Japanese as uguisu (ウグイス), is an Asian passerine bird more often heard than seen. Its distinctive breeding call can be heard throughout much of Japan from the start of spring. The bird is drab-coloured and secretive.

        Ce beau et délicieux champignon est dédaigné au Japon où, comme en Europe, on accorde foi à certaines superstitions pour distinguer les espèces comestibles. Les Japonais se méfient généralement des champignons aux couleurs éclatantes, et font confiance à ceux qui se fendent facilement dans leur longueur. Dans le nord du pays, certains mycophages mangent l'amanite oronge locale (A. hemibapha) en dépit de sa vive couleur orangé, appelée nanban-motasé, où nanban signifie textuellement "Barbares du Sud", expression chinoise désignant les Portugais, Hollandais et autres Européens venus au Japon depuis leurs colonies d'Asie du Sud-Est au XVIème et XVIIème siècle. Avec le temps, le mot a pris le sens d'exotique, étrange, inhabituel, bizarre. On ignore si ce nom, en usage dans le département d'Iwaté, est lié au séjour réel ou imaginaire d'Européens dans le passé, ou simplement dû à son aspect exotique.

 

Amanita_muscaria_jpn_108_Ko3.  Amanita muscaria (Fr.) S.F. Gray
     Béni-tengu
-také
紅天狗茸, ベニテングタケ, Tengu-také écarlate. Tengu-také (Champignon lutin à long-nez) est le nom standart de l'Amanite panthère (Amanita pantherina) cf. plus bas.

  • Aka-haétori (Nagano). 赤蝿取り, アカハエトリ, « Attrape-mouches rouge ».
  • Ashitaka-béni-také (Iwaté). 足高紅茸, アシタカベニタケ, « Champignon écarlate à long-pied ».

Il est étonnant qu'un aussi beau champignon soit si peu mentionné dans la littérature mycologique japonaise. Ceci peut être dû à sa rareté relative en plaine, car il ne pousse que sous les conifères et hêtres (Fagus crenata) d'altitude, et n'est vraiment abondant que dans les hêtraies montagnardes. Aux environs d'Ueda, dans le département de Nagano, on le récolte en quantité pour être séché, macéré trois à quatre mois dans la saumure, puis rincé jusqu'à devenir blanc d'albâtre, pour être savouré pendant les longues soirées d'hiver. Ainsi préparé, il est délicieux. Les habitants de la région savent que champignon à l'état frais provoque un état d'ébriété.

Ce champignon et quelques autres espèces sont bien connus pour leur propriétés paralysant les mouches. Ces dernières années, le Professeur T. Takemoto et ses collaborateurs de l'institut de pharmacie de l'université de Tohoku à Sendaï, ont analysé deux espèces du genre Amanita ayant ces propriétés - A. muscaria et A. pantherina - et aussi une espèce endémique du Japon, Tricholoma muscarium Kawamura. Ils ont isolé les agents insecticides, des acides aminés inconnus à ce jour, qu'ils ont nommés respectivement acide iboténique et acide tricholomique. Bien que stupéfiant les mouches, ils sont innofensifs pour l'homme.
 

Amanita_ibotengutake_mont

Tengu

Tengu are a type of legendary creature found in Japanese folk religion and are also considered a type of Shinto god ( kami) or yōkai (supernatural beings). Although they take their name from a dog-like Chinese demon ( Tiangou), the tengu were originally thought to take the forms of birds of prey, and they are traditionally depicted with both human and avian characteristics.

 4.  Amanita pantherina (Fr.) Secr.
     Tengu
-také
天狗茸, テングタケ, Champignon Tengu (lutin à long-nez).

  • Haétori (Nagano). 蝿取り, ハエトリ, « Attrape-mouches ».
  • Haétori-goké (Nagano), Haétori-kinoko (Iwaté), Haétori-také (Iwaté), 蝿取り木毛, 蝿取り木の子, ハエトリゴケ, ハエトリキノコ, ハエトリタケ, « Champignon attrape-mouches ».

Bien que le nom de Tengu-také figure dans beaucoup d'ouvrages classiques, ce champignon est plus connu dans nombre de régions, sous celui de Haétori-také ou une de ses variantes. La substance sidérant les mouches est le même acide iboténique contenu dans A. muscaria.

L'origine du Tengu est chinoise. en effet, ce mot, Tien-Gou en chinois, signifierait "Chien Celeste" et aurait été introduit au Japon aux alentours du VIIe-VIIIe siecles. Originellement, il s'agirait d'une créature ressemblant un peu à un chien ou un renard qui vivait dans les montagnes et à qui on attribuait divers méfais tel que l'enlèvement de nouveaux nés. Selon d'autres croyances, l'empereur Jomei aurait donné le nom de "Tengu" à une météorite qui a traversé le ciel avec grand bruit en 637.

En pénétrant au Japon, le Tengu a petit à petit changé de forme pour adopter celle d'une créature mi-homme mi-corbeau, le "Karasu-Tengu" (烏天狗). Par la suite, vers la fin de la période de Muromachi (XVIe siecle), sont apparus des Tengu à forme plus humaine dont les signes particuliers sont d'avoir le visage rouge et d'avoir un long nez, ils sont appelés communément "Dai-Tengu" (大天狗, grands Tengu) ou "Hanataka-Tengu" (鼻高天狗, Tengu à long nez), en opposition aux Karasu-Tengu qui sont appelés aussi "Ko-Tengu" (小天狗), petits Tengu. L'origine de l'apparence des Hanataka-Tengu viendrait du dieu Sarutahiko (猿田彦), celle des Karasu-Tengu du dieu hindou Garuda.

Les Tengu vivent donc dans les montagnes qui sont aussi le lieu où les Yamabushi (山伏, ascètes bouddhiques vivant dans les montagnes) s'adonnent à leur pratiques ascétiques. Avec le temps, la croyance populaire va rapprocher les Yamabushi et les Tengu au point que les Tengu seront decrits comme vétus des mêmes habits que les Yamabushi. Selon certains, les Tengu seraient des Yamabushi qui auraient échoué dans leur ascèse à cause d'une trop grande vanité. Cette vanité est représentée par le long nez des Tengu, ce qui a donné l'expression "Tengu ni naru" (天狗になる) en japonais, qui signifie "se vanter".


Outre les habits et certains objets des Yamabushi tel que le shakujô (錫杖), les Tengu sont souvent représentés avec un éventail de plumes appelé "Ha-uchiwa" (羽団扇) et chaussant des des geta (下駄) à un taquet.

Les villageois ne pénétrant que très rarement dans la montagne, ils attribuaient aux yamabushi des pouvoirs surnaturels. Il en va de même pour les Tengu à qui on attribue, entre autres, la capacité de se déplacer instantanément ou encore de changer d'apparence. Par ailleurs, les Tengu sont réputés pour avoir de grandes connaissances dans les arts de la guerre et dans le maniement des armes. C'est ainsi que Ushiwakamaru (牛若丸), qui deviendra plus tard Minamoto no Yoshitsune, l'un des héros du Heike Monogatari, aurait appris les techniques de combat et de stratégie du Tengu Sôjôbô (僧正坊) vivant sur le Mont Kurama (鞍馬山).

Il y a au Japon, 8 Tengu particulièrement célèbres et puissants. Ce sont les "Hattengu" (八天狗). Voici le nom de ces 8 Tengu :
Tarôbô du Mont Atago (愛宕山太郎坊). Sôjôbô du Mont Kurama (鞍馬山僧正坊). Jirôbô des Monts Hira (比良山次郎坊). Saburô du Mont Iizuna (飯縄三郎). Hôkibô du Mont Ôyama (大山伯耆坊). Buzenbô du Mont Hikosan (彦山豊前坊). Zenkibô des Monts Ômine (大嶺前鬼坊). Sagamibô du Mont Shiramine (白峰相模坊).

Les Hattengu sont des Dai-Tengu, auxquels obeissent les Ko-Tengu. Il existe aussi d'autres categories de Tengu telles que les "Konoha-Tengu" (木の葉天狗) ou "Koppa-Tengu" (木端天狗) qui sont généralement décris comme étant faibles et ayant peu de pouvoirs.
L'origine du Tengu est chinoise. en effet, ce mot, Tien-Gou en chinois, signifierait "Chien Celeste" et aurait été introduit au Japon aux alentours du VIIe-VIIIe siecles. Originellement, il s'agirait d'une créature ressemblant un peu à un chien ou un renard qui vivait dans les montagnes et à qui on attribuait divers méfais tel que l'enlèvement de nouveaux nés. Selon d'autres croyances, l'empereur Jomei aurait donné le nom de "Tengu" à une météorite qui a traversé le ciel avec grand bruit en 637.

En pénétrant au Japon, le Tengu a petit à petit changé de forme pour adopter celle d'une créature mi-homme mi-corbeau, le "Karasu-Tengu" (烏天狗). Par la suite, vers la fin de la période de Muromachi (XVIe siecle), sont apparus des Tengu à forme plus humaine dont les signes particuliers sont d'avoir le visage rouge et d'avoir un long nez, ils sont appelés communément "Dai-Tengu" (大天狗, grands Tengu) ou "Hanataka-Tengu" (鼻高天狗, Tengu à long nez), en opposition aux Karasu-Tengu qui sont appelés aussi "Ko-Tengu" (小天狗), petits Tengu. L'origine de l'apparence des Hanataka-Tengu viendrait du dieu Sarutahiko (猿田彦), celle des Karasu-Tengu du dieu hindou Garuda.

Les Tengu vivent donc dans les montagnes qui sont aussi le lieu où les Yamabushi (山伏, ascètes bouddhiques vivant dans les montagnes) s'adonnent à leur pratiques ascétiques. Avec le temps, la croyance populaire va rapprocher les Yamabushi et les Tengu au point que les Tengu seront decrits comme vétus des mêmes habits que les Yamabushi. Selon certains, les Tengu seraient des Yamabushi qui auraient échoué dans leur ascèse à cause d'une trop grande vanité. Cette vanité est représentée par le long nez des Tengu, ce qui a donné l'expression "Tengu ni naru" (天狗になる) en japonais, qui signifie "se vanter".

Outre les habits et certains objets des Yamabushi tel que le shakujô (錫杖), les Tengu sont souvent représentés avec un éventail de plumes appelé "Ha-uchiwa" (羽団扇) et chaussant des des geta (下駄) à un taquet.

Les villageois ne pénétrant que très rarement dans la montagne, ils attribuaient aux yamabushi des pouvoirs surnaturels. Il en va de même pour les Tengu à qui on attribue, entre autres, la capacité de se déplacer instantanément ou encore de changer d'apparence. Par ailleurs, les Tengu sont réputés pour avoir de grandes connaissances dans les arts de la guerre et dans le maniement des armes. C'est ainsi que Ushiwakamaru (牛若丸), qui deviendra plus tard Minamoto no Yoshitsune, l'un des héros du Heike Monogatari, aurait appris les techniques de combat et de stratégie du Tengu Sôjôbô (僧正坊) vivant sur le Mont Kurama (鞍馬山).

Il y a au Japon, 8 Tengu particulièrement célèbres et puissants. Ce sont les "Hattengu" (八天狗). Voici le nom de ces 8 Tengu :
Tarôbô du Mont Atago (愛宕山太郎坊). Sôjôbô du Mont Kurama (鞍馬山僧正坊). Jirôbô des Monts Hira (比良山次郎坊). Saburô du Mont Iizuna (飯縄三郎). Hôkibô du Mont Ôyama (大山伯耆坊). Buzenbô du Mont Hikosan (彦山豊前坊). Zenkibô des Monts Ômine (大嶺前鬼坊). Sagamibô du Mont Shiramine (白峰相模坊).

Les Hattengu sont des Dai-Tengu, auxquels obeissent les Ko-Tengu. Il existe aussi d'autres categories de Tengu telles que les "Konoha-Tengu" (木の葉天狗) ou "Koppa-Tengu" (木端天狗) qui sont généralement décris comme étant faibles et ayant peu de pouvoirs.

Amanita vaginata et var alba fulva 203 204 205 IH 1987 285.  Amanita vaginata (Fr.) Quél.
     Tsuru
-také
鶴茸, ツルタケ, Champignon Grue.

Grue du Japon

La grue du Japon (Grus japonensis ), grue de Mandchourie ou encore grue à couronne rouge est un grand échassier de la famille des gruidae. C'est un des plus grands oiseaux du monde. Elle est appelée grue au sommet vermillon en Chine (丹顶鹤 / 丹頂鶴, ) en raison de sa tache rouge vermillon sur la tête.

Ce nom a d'abord été en usage dans les départements d' Iwaté et de Niigata, avant d'être promu nom national.

 

Amanita verna Izawa6.  Amanita verna (Fr.) Quél.
     Shiro-tamago-tengou
-také
[tengu-take] 白卵天狗茸, シロタマゴテングタケ, Amanite oeuf-blanc.

  • Ichikoro (Niigata). 一殺, イチコロ,  « Tué sur-le-coup, (mort subite) ».

Le nom standart est dû à un mycologue moderne. Entre cinq et dix personnes meurent chaque année au Japon d'une intoxication fongique, et dans la plupart des cas, le champignon responsable est A. verna ou A. virosa. Ce « chapeau blanc de la mort » est bien plus fréquent au Japon que le véritable « death cap » (A. phalloides), pour reprendre son nom anglais.

 

IH1 pl 17 no115 mont x2 7 41Armillaria mellea

IOH p 94 Armilllaria mellea Mizuno

IOH p 95 Armilllaria mellea Izawa

7.  Armillariella mellea (Fr.) Karst., Armillaria mellea (Fr.) Quél.
     Nara
-také
楢茸, ナラタケ,  Champignon du chêne 'Nara'(Quercus glandulifera).

  • Amadaré (Niigata). 霤, アマダレ, « Goutte de pluie ».
  • Amadaré-goké (Niigata). 霤木毛, アマダレゴケ, « Champignon goutte de pluie ».
  • Ashinaga (Kanagawa). 足長, アシナガ, « Pied long ».
  • Habaki-také (Aomori). 鎺茸, ハバキタケ, « Champignon habaki ». Le habaki est la pièce métallique située à la base de la lame du sabre japonais (katana) servant à « verrouiller » le sabre dans le fourreau (saya), et éviter qu'il ne tombe. L'anneau sur le pied de ce champignon a sans doute inspiré ce nom.
  • Nara-motoshi. 楢もとし,ナラモトシ, « Champignon du chêne Nara ». C'est le nom donné dans le Kôzen Kinpu (1834).
  • Sawa-modashi (Akita, Aomori). 沢もだし,サワモダシ, « Champignon des marécages ».
  • Yaji-kinoko (Akita). やじ木の子,ヤジキノコ, « Champignon des marais ».

    C'est l'un des champignons des bois les plus familiers, venant partout en abondance, et consommé dans tout l'archipel, comme l'atteste ses nombreux noms vernaculaires, avec, en plus de ceux listés plus haut et dans le nord du pays: borimeki, kakkui-kinoko, kakkui-modasé (Iwaté), kasu-botashi, orémiki, orimiki (Yamagata), kuné-motashi, (Akita).

IHx1 pl 16 n 94_Catathelasma imperiale

 

IH1 pl 19 no 130 Catathelasma ventricosum

 

IOH p 104 C imperiale

 

IOH p 105 C imperiale

 8. Catathelasma imperiale (Fr.) Sing., Armillaria i. Fr. et Catathelasma ventricosum (Peck) Sing.
     Ô-momi
-také,
大樅茸, オオモミタケ, Grand champignon du sapin. Et momi-také, 樅茸, モミタケ, Champignon du sapin. Ce dernier nom était en usage local dans le département de Hyôgo, avant son adoption comme nom japonais standard.

  • Nishiyama-samatsu (Niigata). 西山早松(茸), ニシヤマサマツ, « Matsutaké précoce des Monts de l'Ouest ».
  • Oba-matsutaké [oba-matsutake] (Hyôgo). 叔母松茸, オバマツタケ, « Matsutaké (de) Tantine », signifiant proche parent, ou faux matsou-také .
  • Sa-matsu (Niigata). さまつ, サマツ, « Matsutaké précoce ».
  • Sendaï samatsu (Miyagui). 仙台さまつ、センダイサマツ, « Matsutaké précoce de Sendaï ».

 

Clitocybe_acromelalga_99_11_02_1_opt2

ヤケドキンと西洋ドクササコ Champignons tortionnaires franco-japonais : Clitocybe acromelaga et amoenolens - Ki-no-ko Fungi

Annales de Toxicologie Analytique , vol. XIII, n° 2, 2001, Erythermalgie et ingestion de champignons (Clitocybe amoenolens) P. Saviuc, M. De Matteis, J. Bessard, P. Mezin, P-A. Moreau, Y. Chane-Yene, M. Mallaret, D. Guez , V.

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9.  Clitocybe acromelalga Ichimura
     Doku-sasa-ko 毒笹子, ドクササコ, (Champignon) vénéneux des Sasa (bambous nains).

  • Sasa-také (Yamagata). 蝿取り, ハエトリ, « Attrape-mouches ».
  • Yabu-shiméji (Wakayama),,藪しめじ、ヤブシメジ, « Shiméji des fourrés (de bambous) ».
  • Yakédo-také (Ishikawa),火傷茸、火傷菌、ヤケドタケ、ヤケドキン, «  Champignon aux brûlures ».

Yabu-také et Yabu-shiméji, utilisés par les paysans, semblent être des noms plus anciens que les autres. Ce champignon cause une intoxication unique en son genre. Plusieurs jours après ingestion, le sujet est la proie de violentes douleurs des extrémités des doigts et orteils, comme s'il était torturé avec une lame chauffée à blanc. Les douleurs se dissipent naturellement au bout d'un mois environ .

IH1 pl 11 no 81 Clitocybe clavipes

 

IOH p 64 Clitocybe clavipes a

IOH p 64 Clitocybe clavipes txt10. Clitocybe clavipes (Fr.) Quél.
     Hotei-shiméji
  布袋湿地, ホテイシメジ, Tricholome Hotei (Bouddha ventripotent).

 Ce shiméji (voir plus haut pour ce nom pluri-générique) se réfère à Hotei, l'un des Sept Dieux du Bonheur (shichi-fukujin 七福神), décrit comme souriant, très solide, avec un front couvert de rides et un ventre bedonnant et flasque.

  • Yoïttaoshi ou Yoïttsuburé (Yamagata). 酔い倒し, 酔い潰れ、ヨイッタオシ、ヨイッツブレ, « Ivre-mort ».
  • Jôgo-také (Yamagata). 漏斗茸、ジョウゴタケ, « Champignon en entonnoir ».

 Plus que passable, il est assez bon comestible, mais cause une intoxication de type antabuse s' il est accompagné de boissons alcoolisées.

Cortinarius elatior mont IH1 423

IOH p 261 Cortinarius elatior

11.  Cortinarius elatior Fr.
     Abura-shiméji 油しめじ, アブラシメジ, Shiméji gras (graisseux, oint).

  • Amenbô (Nagano). 飴ん坊、アメンボウ, « Minot sucre d'orge ».
  • Naméra-kinoko (Iwaté), Zubo-také (Hyôgo), Zurakura (Niigata), Zuruma (Tottori), 滑ら木の子、ナメラキノコ, ズボタケ、ズラクラ、ズルマ « Champignon gluant ».
  • Numé-také, Numéri-shiméji, Nurenbô (Iwaté), Nurari (Iwaté), Nurinbô ([nurinbô] (Akita), ヌメタケ、ヌメリシメジ、ヌレンボウ、ヌラリ、ヌリンボウ, « P'tit gluant ».
  • Wasé-shiméji (Niigata), 早生しめじ、ワセシメジ, « Shiméji précoce ».

Largement distribué et consommé, cette espèce est riche en noms locaux, la plupart se référant, comme vous l'aurez constaté, à sa remarquable viscosité. Abura-shiméji est un nom choisi parmi ceux usés dans la littérature mycologique, pour servir de nom standart. Plusieurs autres cortinaires visqueux, comme C. collinitus et C. mucifluus, ne sont généralement pas distingués et sont donc désignés par le même nom vernaculaire.

     Fûssen-také [fûsen-take] 風船茸, フウセンタケ, Champignon ballon.

  • Murasaki-shiméji  (Akita, Yamagata, etc.), 紫シメジ、ムラアサキシメジ、« Shimédji violet».
  • Nézumi-shiméji  (Akita), 鼠シメジ、ネズミシメジ、« Shimédji souris ».
  • Shiba-kaburi (Yamagata), 柴被り、シバカブリ, « Coiffé de broussaille, couvert de feuilles mortes ».

Cette espèce, ainsi que d'autres cortinaires de teintes violacées, est confondue avec le véritable Murasaki-shiméji, (notre Pied bleu), Lepista nuda.

F velutipes 192 IH1 pl 26 1987

 13. Flammulina velutipes (Fr.) P. Karst. [Collybia velutipes (Fr.) Quél.]
     Énoki-také 榎茸, エノキタケ, Champignon du micocoulier (Celtis sinensis)

  • Ashiguro-naméko (Yamagata). 足黒なめこ、アシグロナメコ, « Naméko (Pholiote gluante) à pied noir ».
  • Kago-také (Kumamoto), Kôdzo-také (Nagano). カゴタケ、コウゾタケ、« Champignon du Mûrier à papier ». Kago est une variante dialectale de kôdzo (コウゾ, 楮、Broussonetia kazinoki × B. papyrifera).
  • Kaki-naméko (Yamagata). 柿なめこ、カキナメコ, « Naméko du Kaki ».
  • Kakinoki-naba (Kyûshû), Kaki-také (Yamagata). 柿滑生、カキナバ、 カキタケ、 « Champignon du Plaqueminier (Kaki) ».
  • Naméko (Akita, Iwaté), Namérako (Akita), Namérakko (Akita)Namé-také (Hyôgo). ナメコ、ナメラコ、ナメラッコ、ナメタケ, « P'tit gluant ».
    Flammulina velutipes (E Charles)
  • Yuki-motassé [Yuki-motase] (Iwaté), 雪もたせ、ユキモタセ, « Champignon des neiges ».
  • Yuki no shita (Akita, Iwaté), 雪の下、ユキノシタ, « Champignon sous la neige ».

Énoki-také est un nom ancien que l'on trouve dans la littérature classique, comme le Honchō shokkan [本朝食鑑] de Hitsudai Hirano [Hitomi Hitsudai, 人見必大, Encyclopédie des aliments de notre pays], publié en 1697, et le Livre des champignons, Igansai kinpin, de Joan Matsuoka [怡顏齋菌品, 松岡恕庵, 1668-1746], publié en 1761.

Les nombreux noms locaux donnés à ce délicieux champignon, consommé dans tout l'archipel, se réduisent en trois groupes: ceux basés sur la saison froide durant laquelle il croît, ceux suggérés par son chapeau visqueux, et ceux incluant les noms des arbres feuillus sur lesquels il pousse.

Quant au nom de Naméko, qui signifie textuellement « P'tit visqueux », il a désigné d'abord Pholiota nameko au Nord du Japon. Comme Flammulina velutipes est également visqueux, il n'est pas surprenant qu'il soit appelé de même, notamment par des gens qui ne connaissent pas la véritable pholiote nameko, ou qui sont incapables de les distinguer. P. nameko ne poussant que sur les hêtres, elle n'est connue que dans les régions montagneuses du Nord, tandis que F. velutipes est largement distribué dans les plaines. La confusion nomenclaturale fut finalement tranchée par les docteurs S. Itô et S. Imaï en 1933.

 

IH1 pl 69 498 Gomphidius roseus14. Gomphidius roseus (Fr.) P. Karst.
     Ôgi-také 扇茸, オウギタケ, Champignon éventail.

  • Kaya-motashi (Iwaté). 萱もたし、カヤモタシ, « Champignon Miscanthus». Miscanthus sinensis est une grande graminée à fleurs en plumeau, parfois surnommée Pampas ou Eulalia du Japon.
  • Matsu-choppori  (Akita), « Pin solitaire ». Dans le département de Miyagi, au sud d'Akita, choppori signifie en patois « solitaire, esseulé, isolé ». D'où on comprend que le gomphide ainsi nommé vient dans les pinèdes, en individus isolés, et non pas grégaire.
  • Matsu-choppori  (Akita), 松ちょっぽり、マツチョッポリ、« Champignon du Pin isolé ». En patois de Miyagui et du sud d'Akita, Choppori signifie « solitaire », « tout seul », ce qui permet de décoder le nom de cette espèce qui pousse dans les pinèdes, en solitaire, et non en touffes ni en groupe.
  • Tsubo také (Niigata), つぼ茸、ツボタケ、« Champignon du village / hameau ». Tsubo signifie "jardin" en patois de Niigata, donc "champignon des jardins". Mais le nom s'applique aussi à la patate de Taro, tsubo-imo, où tsubo prend le sens de bulbe ou tubercule. Partout ailleurs, la pomme de taro se dit "sato-imo", où sato signifie "village" ou "hameau"

IH1 pl 63 448 Gymnopilus spectabilis

15. Gymnopilus spectabilis (Fr.) A. H. Smith  [Gymnopile remarquable]

    Oo-waraï-také [Oowaraitake] 大笑茸, オオワライタケ, Grand champignon hilarant, Grand  Waraïtaké.

 

  • Doko (Yamagata). どこ、ドコ, abbréviation d'Odoko, variante patoisante d'Otoko, « Homme, mâle ». 

 

  • Odori-také (Yamagata), 踊り茸、オドリタケ、« Champignon qui danse / qui fait danser ».

  • Otoko-maï-také (Yamagata), 男舞茸、オトコマイタケ、« Maïtaké mâle ».
    Il s'agit d'une espèce hallucinogène, commune à Yamagata. Le nom vernaculaire Odori-také, tout comme le nom national, renseigne sur ce qui se produit quand on le consomme. Quant à Otoko-maï-také, ainsi que son abbréviation Doko, bien qu'on puisse les traduire par " Champignon danseur mâle ", ils signifient plus simplement "Grifola frondosa mâle", ou "Coq de bois" pour sa ressemblance avec la Poule de bois, qui vient aussi en grosse touffe à partir d'une base commune.

 

IH1 pl 21 Panellus serotinus 14816. Panellus serotinus Fr.  [Pleurote tardif]

 

    Muki-také 剥き茸, ムキタケ, Champignon pelé / décortiqué.

 

  • Kawa-hiki (Nagano), Kawa-muké (Hyôgo), Kawa-muki (Niigata). 皮剥き、カワヒキ、カワムケ、カワムキ. « Pelé».

Ce champignon qui pousse sur les hêtres (Fagus) est commun dans les hêtraies. Le nom vient du fait que la cuticule, tenace, du chapeau doit être pelée avant la cuisson.

 

Hygrophorus hypothejus IH1 pl 4 no 24

 

Hygrophorus hypothejus_1987_1122abopt

 

17. Hygrophorus hypothejus Fr.  [Hygrophore jaunissant]

     Shimofuri-numéri-gasa 霜降り滑り傘, シモフリヌメリガサ, Chapeau gluant des gelées.

 Fuyu-motashi (Yamagata), 冬もたし、フユモタシ. « Champignon de l'hiver ».

  • Kan-také (Fukushima, Yamagata), 寒竹、カンタケ. « Champignon de la mi-janvier / des frimas ».
  • Yuki-no-shita (Yamagata), 雪の下、ユキノシタ. « Perce neige ».

 Nous avons récolté ce champignon en grande quantité, dans une pinède, près du lac Inawashiro, dans le département de Foukoushima, par un temps de grésil (neige fondue), à la fin novembre.

  Hygrophorus russula IH1 pl 3 no 18

 

18. Hygrophorus russula (Fr.) Quél.  [Hygrophore russule]

 

    Sakura-shiméji 桜占地, サクラシメジシ, Shimeji fleur de cerisier

 

  • Aka-kinoko (Akita, Yamagata), 赤きのこ、アカキノコ. « Champignon rouge ».
  • Akanbo (Niigata), 赤ん坊、アカンボ. « P'tit rougeaud / bébé ».
  • Aka-nuno-biki (Hyôgo) 赤布引, アカヌノビキ, « Nunobiki rouge ». Nunobiki désigne l'étendage du linge blanc sur l'herbe ou les buissons pour le teindre ou le blanchir. Le mot est souvent utilisé métaphoriquement pour décrire le rideau d'une chute d'eau, ou l'aspect de champignons, en général blancs, poussant en ligne et en grande quantité. En plus du Pied de mouton, le terme Nunobiki est également appliqué dans diverses contrées à Tricholoma album ou parfois à Hygrophorus russula.
  • Dohyô-motashi (Yamagata), 土俵もたし、ドヒョウモタシ. « Champignon en cercle ». Dohyô est le cercle dans lequel combattent les lutteurs de Sumo, ici appliqué aux champignons formant des « ronds de fées / de sorcières ».
  • Konoha-shiméji (Iwaté), 木の葉占地、コノハシメジ. « Shiméji des feuilles mortes ».
  • Sakura-modashi (Akita), 桜もだし、サクラモダシ. « Champignon fleur de cerisier ».

    Ce champignon est estimé tant pour sa saveur agréable que pour son élégance.

 

Lactarius hatsudake akahatsu IH2 pl 91

 

19. Lactarius akahatsu Tanaka.  [Lactaire rouge]

     Aka-hatsu. Hatsu-daké rouge (voir l'espèce suivante)

  • Dohyô-hatsu-daké (Iwaté), 土俵初茸、ドヒョウハツダケ. « Lactaire du milieu de l'été ».
  • Natsu-hatsu-daké (Iwaté) 夏初茸, ナツハツダケ. « Lactaire d'été ».

    Lactarius akahatsu est une espèce voisine du Lactarius deliciosus d'Europe.

  20. Lactarius hatsu-daké Tanaka.  [Champignon précoce]          

C' était le nom vernaculaire dans les départements de Nagano, Niigata  et Tottori, entre autres, avant son élection comme nom standard.

  • Aï-také (Tottori), 藍茸、アイタケ. « Champignon indigo ».
  • Aïzuri (Shiga) 藍ズリ、アイズリ. « Taché d'indigo (?) ».
  • Ao-hachi (Aïchi), 青ハチ、アオハチ. « Hatsu-daké bleu ».
  • Jôgo-také (Hyôgo) 漏斗茸, ジョウゴダケ. « Champignon en entonnoir ».
  • Matsu-kinoko (Chiba), 松きのこ、マツキノコ. « Champignon du pin ».
  • Matsu-mimi (Ishikawa) 松耳、マツミミ. « Oreille du pin ».
  • Rokushô (Chiba), 緑青、ロクショウ. « Rouille verte ».
  • Rokushô hatsu-daké (Yamagata), 緑青初茸、ロクショウハツダケ. « Lactaire rouille verte »

    Lactarius hatsudaké est une espèce voisine du Lactarius sangifluus d'Europe, apparaissant au début septembre, il ouvre le bal de la saison de la cueillette des champignons et des piques-niques très attendus par de nombreux Japonais.

 

IH2 pl 88 Lactarius volemus hygrophoroides

21. Lactarius volemus (Fr.) Fr. 
 Chichi-také 乳茸 チチタケ[Champignon à lait, Vachette]
          

 C' était le nom vernaculaire dans les départements de Fukushima, Nagano et Niigata, avant d'être élu nom national.

  • Chi-také (Fukushima, Tottori), チタケ.  Simple altération (diminutif)  du nom standart.
  • Urushi-motasé, Urushi-také (Yamagata) 漆持たせ、ウルシモタセ. Urushi désigne la laque du Japon, et Urushi-no-ki l'arbre à laque, une variété de sumac ou Ailanthe, le Vernis du Japon.

    Ce champignon est commun dans les taillis et il est largement consommé. Il existe même une herbe, Astilbe microphylla, nommée vulgairement chi-také-tashi  ("perce chi-také"), parce que les ramasseurs avaient coutume de ramener leur récolte en enfilant ces champignons sur la tige de cette herbe.

 

Pleurote "clair de lune" (Lampteromyces japonicus) ツキヨタケ
La nuit venue, la forêt par endroits s'illumine, comme ici par ces grands pleurotes bio-luminescents (toxiques). On peut sans peine y lire les titres d'un journal, après quelques minutes d'adaptation à l'obscurité. Basidiomycota / Homobasidiomycetes / Tricholomatales / Marasmiaceae Synonymes : Pleurotus japonicus Kawam. 1915 ; Armillaria japonica (A. Kawam.)

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  22. Lampteromyces japonicus (Kawamura) Singer, Pleurotus japonicus Kawamura 

  • Tsukiyô-také 月夜茸、ツキヨウタケ[Champignon du clair de lune]

    Ce nom était d'abord en usage à Akita, Aomori, Fukushima, Miyagi, Niigata, etc. avant d'être étendu au niveau national.
  • Buna-naba (Kyûshû), 椈粘、ブナナバ« Champignon du hêtre ».

  • Kuma-bira (Centre et Ouest de Honshû) 熊平、クマビラ. « Pleurote ours », en raison de sa grande taille et de sa traîtrise. Bira étant une altération phonétique de Hira qui est l'abbréviation de Hira-také (cf. plus haut à Pleurotus ostreatus). Ce nom figure dans le Livre des champignons de la région de Shinyô, 1799, de Ichioka (Shinyô kinpu),  où il est décrit comme luminescent la nuit venue et très vénéneux, avec la mise en garde « Ne pas consommer ! ». Il est en effet fréquent de rencontrer les deux espèces, Hira-také et Kuma-bira poussant côte à côte sur le même tronc de hêtre. Le premier est blanchâtre et de saveur agréable, tandis que le second est brunâtre, comme le Shii-také.

    Lentinula edodes IH1 pl 2 Pleurotaceae

    23. Lentinula edodes (Berk.) Pegler, Lentinus edodes Berk. 

    Shii-také 椎茸、シイタケ « Champignon du Shii ». Shii est un arbre de la famille du chêne, Castanopsis cuspidata, parmi les plus communs des forêts du Japon occidental, hôte par excellence de ce champignon, qui pousse sur toutes sortes de feuillus morts, mais en particulier sur les Fagacées.

    Le shii-také est l'un des trois champignons les plus cultivés au monde, avec la variété blanche du célèbre champignon de Paris [ツクリタケ], Agaricus bisporus d'Europe et d'Amérique, et du paddy-straw mushroom, Volvariella volvacea, de Chine et d'Asie tropicale [フクロタケ], cǎogū (草菇, lit. « champignon de paille » en chinois et nấm rơm en vietnamien). Sa culture constitue 16% de la production mondiale de champignons. Le nom chinois du shi-také est 香菇 « champignon parfumé ».
    Lentinus lepideus 1986 0818_SMF mont

 24. Lentinus lepideus (Fr.) Fr. 

Matsu-ôji 松爺(?)、マツオオジ « Grand-père du Pin ».

  • Matsu-kinoko 松木の子、マツキノコ [Iwaté] : « Champignon du Pin ». Dans le département de Chiba ce nom est appliqué au Lactarius hatsu-daké.
  • Matsuô 爺(?) マツオオ [Nagano]. C'est une abréviation de Matsu-ôji.
  • Sa-Matsu 早松、 サマツ [Fukushima, Niigata]. « Matsu-ôji précoce ». Dans certaines contrées, ce même nom s'applique au Cathatelasma imperiale.
  • Shôtan 松耳爺(?)きのこ ショウタン [Iwaté]. « Champignon du Pin ».
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