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Ki-no-ko fungi
24 décembre 2021

アカツブフウセンタケ Cortinarius pseudobolaris par Dupain

 Note sur le Cortinarius pseudo-bolaris (Maire).
Cortinarius limonius (Quélet). par MM. J. BELLIVIER et V. DUPAIN (Planche VII). ________
  • Chapeau charnu, épais, de 5 à 7 centimètres, d'abord convexe puis applani, jaune
    d'ocre pâle, présentant une couleur rouge-safrané au moindre toucher, à bords ondulés,
    incurvés, brillants, citrins, marge ornée des débris de la cortine qui est citrin-pâle puis brune.
  • Chair douce puis un peu acre, crème se teintant de jaune souci aussitôt qu'on la froisse ou
    qu'on la coupe.
  • Pied blanc ou légèrement jaune, robuste, plein puis creux, à peu près égal ou légèrement
    renflé à la base, flexueux
    , finement strié, fibrilleux, se teintant de rouge safrané au froissement,
    présentant au-dessus des débris
    de la cortine de petits granules blancs.

  • Lamelles assez larges, d'abord d'un jaune pâle, puis ocracées un peu serrées, ondulées,
    adnées ou légèrement
    échancrées, mais ne descendant pas sur le pied par un filet ; sur les
    individus jeunes, elles paraissent réunies
    par un collarium.
  • Spores ocracées, ellipsoïdes très allongées, lisses, 1 à 3 guttulées,  de 6 à 9 µm. 

    Ce champignon présente sur le pied et sur le chapeau de fines fibrilles qui se teintent
    de rouge safrané au moindre frottement de sorte qu'au bout de peu de temps après sa récolte,
    il est entièrement rouge safrané, ce qui le fait confondre avec Cortinarius bolaris (Pers.).

Cortinarius bolaris et pseudobolaris

Bois du Fouilloux, près la Mothe St-Néray, octobre 1922. — Ce champignon se rencontre dans 
les forêts argilo-calcaires, sous les arbres à feuilles caduques. Afin de faire la comparaison entre
les deux espèces voisines, j'ai cru bon de présenter l'aquarelle du Cortinarius bolaris (Persoon)
et sa description prises sur des individus frais.
Cortinarius bolaris (Pers.), —Chapeau charnu, de 4 à 5 centimètres de large, d'abord convexe
puis applani, à bords incurvés, blancs et tomenteux dans le jeune âge, chapeau blanc recouvert de
mouchetures rouge-feu ou safranées, placées en cercles concentriques, ce qui donne à l'ensemble
de ce champignon une couleur rouge feu.

218 J. BELLIV1ER ET V. DUPAIN.
 
  • Chair blanche, se teintant de jaune safrané au frottement, d'abord douce et à la fin acre et
    brûlante.

  • Lamelles serrées, échancrées par une dent se continuant en un filet décurrent sur le sommet
    du pied,
    d'abord crème-rosées puis ocracées.
  • Cortine soyeuse, blanche, mêlée de filaments safranés.

  • Pied flexueux, plein, légèrement renflé à la base, nu et satiné au sommet, recouvert au-dessous
    de la
    cortine et sur toute sa longueur de filaments safranés ; blanc, mais se teintant de jaune
    safran au toucher.

  • Spores ovoïdes, apiculées, pointillées, de 6 à 8 µm.

Depuis plusieurs années, je remarquais un champignon ressemblant à Cortinarius bolaris lorsqu'il avait
été touché ou froissé, mais bien différent, comme couleur et comme aspect, vu sur le terrain.

En octobre 1905, je l'envoyai à notre vénérable et regretté maître. Monsieur Boudier, sous le nom de
Cortinarius limonius, espèce que je ne connaissais pas, mais que je trouvais ressembler au champignon
que je lui avais adressé (1).

Monsieur Boudier, trompé sans doute par la couleur uniformément rouge safranée que les frottements
du voyage avait fait prendre à mon cortinaire. me répondit : « C'est le Cortinarius bolaris ; limonius est
d'un beau jaune d'or, tandis que bolaris est rouge ». Cette détermination ne m'ayant pas convaincu,
j'en parlai à notre savant collègue M. Maire, lors d'une rencontre au moment d'une session mycologique.
M. Maire me dit : « J'ai remarqué, en effet, le champignon auquel vous faites allusion. c'est bien une
espèce différente du Cort. bolaris ; ce serait à vérifier. »

Au mois de juillet 1914, j'eus la bonne fortune de récolter les deux espèces voisines, Cort. bolaris
et le cortinaire litigieux. Je les adressai de nouveau à M. Boudier en lui écrivant que, selon mon avis,
ces deux champignons différaient par la couleur et par plusieurs autres caractères, surtout par leurs
spores tout à fait dissemblables. Je reçus la réponse suivante :
« Je vous remercie de votre intéressant envoi et surtout de l'attention que vous avez eue de
« m'adresser les deux espèces voisines. Voici ce que je puis vous en dire, quoique les champignons
« me soient arrivés assez défraîchis. L'un est bien en effet le vrai C. bolaris, cela ne fait aucun
« doute, comme la seconde espèce qui lui ressemble tant est bien une espèce différente.

(1) C'était bien en effet le Cortinarius décrit par Quélet sous le nom de limonius, lequel n'est pas le Cortinariu limonius décrit par Fries.


 

 NOTE SUR LE CORTINARIUS. 219 

« Je la connais et je l'avais depuis longtemps assimilée à Cortinarius orellanus figurée par Cooke,
« mais qui n'est pas celle de Quélet. Celle-ci par contre est celle de mes icônes. M. Maire en effet en
« a causé avec moi dans ce sens et je vois que probablement l'espèce figurée par Cooke est celle
« de Fries et la vôtre. Je ne sais plus que faire de C. orellanus Quélet-Boudier. Mais à coup sûr la
« vôtre n'est pas limonius que je connais et qui n'a pas cette couleur rouge. Je pense en reparler
« avec M. Maire que je compte bien revoir à son retour d'Algérie. Il me semble qu'il m'avait déjà cité
« ce nom de pseudo-bolaris sans doute d'après vous. Je crois qu'il y aurait une rectification à faire,
« tâchez donc de débrouiller la chose ».

Malheureusement les événements tragiques survenus peu de temps après ont empêché les deux
maîtres de la Mycologie de se consulter à ce sujet. Dès lors, suivant les indications de M. Boudier,
je me suis reporté à la description du Cortinarius orellanus (Fries) et j'ai vu que ce champignon
était différent de l'espèce qui m'intéressait.

Dans les Hymenomycètes Europae, de Fries, j'ai lu page 371, n° 133, à propos de
Cortinarius orellanus « pileo aurantio-fulvo, carne similari rubente, stipite - cortinaque fulvis . . »
Or, le cortinaire que je nomme pseudo-bolaris a le chapeau jaune ocracé, sa chair ne rougit pas,
mais se teinte de jaune safrané, son pied est blanc et non fauve ou jaune fauve et sa cortine est
citron pâle et non fauve. D'autre, part Fries place son C. orellanus auprès de C. croceus,
croceo conus, malicorius, espèces plutôt grêles tandis que C. pseudo-bolaris est plutôt robuste.

Enfin les spores sont différentes. D'après M. Maire (Bulletin de la Société Mycologique, 1910,
p. 189) Cort orellanus Fries a les spores verruqueuses et apiculées à la base de 10 à 12 µm ;
celles de pseudo-bolaris sont lisses, non apiculées et moins grosses.

Un autre caractère qui n'est pas à négliger, il me semble, c'est la propriété que Cort. pseudo-
bolaris
possède de rougir au moindre frottement, propriété qui lui est commune avec Cortinarius
bolaris
: ce caractère n'est pas indiqué pour Cort. orellanus ni par Fries, ni par M. Maire dans sa
description du Bulletin de la Société Mycologique. Les Cortinaires pseudo-bolaris et bolaris se
séparent nettement du Cort. limonius Fries, n'étant pas de la même tribu. Ceux-là appartiennent
aux Inoloma, tandis que Cort. limonius Fries est un Telamonia.

J'avais envoyé cette note à notre secrétaire général, M. Maublanc, en présentant le Cort.
pseudo-bolaris
, comme une espèce n'ayant pas encore été décrite, lorsque ce dernier après


 220 J. BELLIVIER ET V. DUPAIN. 

des recherches m'envoya un fascicule des Annales Mycologici. édité à Berlin, en 1913. où M. Maire
avait décrit ce champignon sous le nom de Cort. pseudo-bolaris. Du reste ce champignon avait
également été décrit, en 1912, dans la flore monographique des Cortinaires d'Europe de Bataille
sous le nom de pseudo- bolaris (Maire in litt.) ; ce que j'ignorais également. Quoiqu'il en soit, je crois
intéresser nos collègues en publiant cette note : car nombre d'entre eux ont dû être embarrassés,
comme moi, pour déterminer ce champignon et suivre l'erreur de Quélet qui le confondait avec le
Cort. limonius de Fries. Les aquarelles ci-jointes qui représentent exactement les champignons
décrits sont dues au talent de nos confrères MM. Bellivier et Malençon à qui j'exprime ma bien
sincère reconnaissance.

N.B — diagnose latine. — Cortinarius pseudo-bolaris R. Maire.
 — Medio, magnitudine 5 à 7 cent. Pileo primum convexo, dein explanato, fibrilloso, ochraceo-
lutescente, margie sinuata, incurva, nitida citrina, cortinœ reliquias ostendente.

Carne miti paulatim acre, cremo colore, sed croceo minimo tactu.

Stipite subrobusto. farcto, œquali vel basi incrassato, striato, librilloso, sursum punctato granuloso.

Pileo et stipite croceo-rubro tinctis minimo tactu.

Lamellis primum lutescentibus dein ochraceis, sublatis, subconfertis, adnatis vel sub-imarginatis
sed non striis in stipite decurrentibus ; prima œtate in collarium conjunctis.

Sporis ochraceis, ellipsoideis fere cylindricis, lœvibus, duo vel très ocellas ostendentibus Bois
du Fouilloux, prope la Mothe St-Méray, october 1922. In nemorosis locis frondosis, argilloso calcarlis.
________

EXPLICATION DE LA PLANCHE VII.

I. Cortinarius bolaris. — a, jeune exemplaire : b, le même en coupe : c, deux individus adultes : d, coupe ; e, basides : /, spores.
II. Corlinarius pseudo-bolaris. — a, exemplaire grêle ; b, deux exemplaires normaux adultes et coupe ; c, basides et cystides ; d, spores.

publié en 1923, Bulletin trimestriel de la Société mycologique de France, tome 39, 4e fascicule : 217-221 + planche 7 (aquarelle)

RMC 86;
* CD 1103; Bon 224; IOH 256; IH 417; Ph 135; Md 625; Chaum-PM 306; CFP C 23; Ro PA 125;


アカツブフウセンタケ Planche IH1 no. 417
Imazeki, R. & Hongo, T., 1987 : 原色日本新菌類図鑑 (Colored Illustrations of Mushrooms of Japan, Vol. I),
Tome 1, Nouvel atlas en couleur des champignons du Japon (1ère partie)

IH1 pl 58 Hongo Cortinarius bolaris 417

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