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Ki-no-ko fungi
1 décembre 2017

III - Usage artisanal des polypores - Daniel Thoen

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THOEN, Daniel - Bull. trim. Soc. Mycol. Fr. 98 (3):289-318
Usages et légendes liés aux Polypores. Note d'ethnomycologie n。 1 - III

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Kappe_aus_Zunderschwamm

III - Usage artisanal des polypores :
les cuirs à rasoir et matières de polissage.

Piptoporus betulinus 1394Les polypores les plus utilisés dans la confection des « cuirs à rasoirs » sont le Polyporus squamosus et le Piptoporus betulinus dont les noms vernaculaires anglais razor-strop fungus et norvégien kniv juker sont évocateurs quant à l'usage qui en était fait.

Polyporus squamosus 1985 0518

      RAMSBOTTOM (1923, p. 129) signale que le nom razor-strop fungus est souvent donné à Piptoporus betulinus, car depuis le début du XIXe siècle il était utilisé dans la préparation des cuirs à rasoirs, et dont la forme habituelle était une pièce rectangulaire de champignon d'environ 6 x 2 x 1 pouces (environ 15 x 5 x 2,5 cm) clouée sur un morceau de bois, les pores dirigés vers le haut; le cuir était ensuite enduit avec une terre siliceuse stérilisée.

 

Phellinus igniarius Oak_2009_G1       Des cuirs similaires étaient fabriqués par les exploitants forestiers (lumber men) en Colombie Britannique ainsi que par les Macédoniens, qui utilisaient également des cuirs confectionnés à partir de carpophores de Fomes ignarius.

      Selon BEELI et DE KEYZER (op. cit.), Piptoporus betulinus était coupé en fines lanières polies à la pierre ponce et collées sur bois.
    L'utilisation de Polyporus squamosus dans la préparation de cuirs à rasoirs en Angleterre est attestée par CORDIER (1870), BEELI et DE KEYZER (op. cit.) et JACCOTET (1968, p. 22). CORDIER écrit p. 90 :
« Le Bolet squameux, Polyporus squamosus Fr., sert, en Angleterre, à fabriquer d'excellents cuirs à rasoir et que l'on dit supérieurs à tous les autres. Pour cela, on choisit, en automne, des individus de grande taille, exempts de toute attaque de vers; on les sèche avec soin, afin de prévenir l'action de la moisissure; après quoi, on les coupe en tranches longitudinales auxquelles on donne une forme convenable : chaque tranche, polie avec la pierre ponce, est ensuite collée sur un bois d'une forme appropriée à l'usage que l'on veut en faire. Le Bolet du Bouleau, Piptoporus betulinus peut être employé au même usage. »

Fomes hemitephrus

Selon UPHOF (op. cit.), Fomes hemitephrus aurait servi à la préparation de cuirs à rasoirs en Australie.

      MOREAU (1978, p. 255) signale que l'industrie horlogère suisse utilisait jadis le PIptoporus betulinus pour polir le métal des montres. NILSON et PERSOON (1978, p. 86) précisent que ce sont les fragments farineux du bois attaqué par le champignon qui servaient au polissage dans divers métiers, dont l'horlogerie.

 

Tabacs à chiquer et à priser.

      Un polypore du genre Fomes réduit en cendres (et mélangé ou non à du tabac) était chiqué par les Indiens Athapascan, Eyak, Tanaina et par certains Esquimos occidentaux (LÉVI-STRAUSS, 1970, p. 14). Les Athapascans pratiquaient un tir à la cible, à rôle rituel, sur le champignon : celui de le « purifier » avant de le réduire en cendres et de le chiquer.

      En Sibérie, les Ostyaks utilisaient un champignon du bouleau appelé Chaga (Inonotus obliquus) comme tabac à priser. La poudre du champignon était enfoncée dans les narines et maintenue avec des fibres végétales (bast fiber) (DUNN, 1973, p. 490).

      Les Ostyaks de l'Obi utilisaient les carpophores séchés et broyés de Fomes fomentarius et de Phellinus ignarius comme poudre à priser (DUNN, op. cit.). L'utilisation de Fomes fomentarius comme ingrédient des poudres à priser est mentionnée également en Sibérie par USHER (1974).

  Les teintures.   

       Plusieurs polypores ont servi à la préparation de teintures diverses. Il ne nous a malheureusement pas été possible jusqu'à présent de dater cette pratique qui a dû disparaître au XIXe, voire au début du XXe siècle.

      En Italie du nord, Hexagonia mori, le polypore du mûrier, servait en décoction alunée à colorer les étoffes en jaune verdâtre, jaune chamois, jonquille, etc., selon le temps de macération et la température des bains (CORDIER, 1870, p. 91 ; ROLFE, 1925, p. 163).

Inonotus hispidus 1987 0823   La teinture extraite d'Inonotus hispidus servait à teindre les peaux, les étoffes et même le bois (JACCOTET, 1968). L'Inonotus hispidus était employé par les mégissiers pour teindre les peaux en marron fauve : ils faisaient bouillir le champignon dans l'eau et plongeaient ensuite dans cette solution les peaux qu'ils foulaient aux pieds, afin qu'elles s'imprègnent mieux de la substance colorante. Ce même colorant était employé par les menuisiers et les ébénistes pour teindre le bois (JACCOTET, op. cit., p. 21).

 

 

Inonotus hispidus_1987       ROMAGNESI (1962) dit qu'on en tire une matière colorante jaune, brillante, qui peut servir à la teinture de la soie, et aussi à la peinture à l'eau ou à l'huile. La teinture extraite d'Inonotus hispidus a également servi à teindre la laine et le coton dans diverses régions d'Europe et d'Asie (UPHOF, op. cit.).

       Le polypore soufré, Laetiporus sulphureus, déjà connu au Moyen-Âge en 1601 par le botaniste CLUSIUS, était utilisé jadis dans la préparation d'une teinture jaune (JACCOTET, op. cit. ; ROLFE, op. cit.).

       En Algérie, les Arabes du cercle de Laghouat utilisent un grand poplypore, Polyporus tinctorius, appelé seurra ou cerra qui parasite le pistachier térébinthe (Pistacia terebinthus) pour préparer une teinture jaune (CORDIER, op. cit., p. 91-92). Sur le tronc se développe un champignon parasite (Polyporus tinctorius Quél.) qui est récolté pour teindre la laine en jaune. Cette indication est aussi relevée par BOUCHAT (1956) et GATTEFOSSÉ (loc. cit.), à propos de Polyporus tinctorius xanthochromus.

       En Amérique du Nord, le Indiens des territoires du nord-ouest préparaient une teinture rouge avec l'Echinodontium tinctorium, plus connu sous le nom de Indian paint fungus. Le contexte rouge du polypore était réduit en poudre et mélangé à diverses huiles ou à de l'eau ; la teinture était appliquée sur le corps des combattants pour peindre les signes de guerre et plus communément utilisée à des usages variés (INTINI, 1978), tels sans doute la teinture des tissus. Le polypore croît principalement sur les Abies et Tsuga du nord-ouest américain où il provoque une pourriture sèche du bois.

      Chez les Kwakiutl du Sud, un champignon poussant sur aulne et sur bois brûlé, probablement Echinodontium tinctorium, était employé dans la préparation d'une peinture rouge. Le champignon est placé sur des pierres chaudes et recouvert avec des frondes de la fougère femelle, Athyrium filix-femina jusqu'au moment ou il devient rouge (TURNER et BELL, 1973), mais les auteurs ne mentionnent pas la suite de la préparation.

      ROLFE (1925, p. 163), signale l'utilisation de Phellinus ignarius dans la préparation d'une teinture brun-noire. Cet auteur pense que c'est à cette espèce que JOHNSON fait référence en 1875 dans A Dictionary of the English Language en parlant de l'agaric mâle servant de teinture.

      Les jeunes carpophores de Polyporus australiensis sont la source d'une teinture brune pour teindre les fibres de raphia dans l'île Finders en Australie (UPHOF, op. cit.).

 

Parfums, savons, onguents, peintures corporelles.

     Trametes suaveolens et probablement aussi Gloephyllum odoratum servaient en Laponie en guise de parfum. Les jeunes hommes lapons qui trouvent le champignon (T. suaveolens), le conservent soigneusement dans une petite poche accrochée à leur ceinture, parce que le parfum dégagé par ce polypore les rend plus séduisants auprès de leurs fiancées (CORDIER, 1870 ; RAMSBOTTOM, 1969). Et LINNÉ de s'écrier dans Flora lapponica : « Ô capricieuse Vénus ! dans d'autres contrées on doit t'honorer avec café et chocolat, confitures et douceurs, vins et friandises, bijoux et perles, or et argent, soies et parfums, bals et assemblées, musique et théâtre : ici tu es satisfaite d'un petit champignon séché ! » (RAMSBOTTOM, 1969, p. 99).

      CORDIER semble attribuer le même usage à Gloephyllum odoratum (sous le synonyme Trametes odorata Fr.) (op. cit. p. 94) : « ... ; aussi les jeunes gens (lapons) qui vont voir leurs maîtresses en portent-ils toujours sur eux afin de se rendre plus agréables. Les femmes laponnes, par réciprocité, portent aussi sur elles ce précieux Bolet ».

    A cette occasion, LINNÉ précise que la poudre de ce même « bolet », mise dans les habits, en éloigne les insectes par son odeur, « bien que les insectes mangent le champignon lorsque son odeur est dissipée ». Pour JACCOTET (1968, p. 22), c'est également Gloephyllum odoratum qui est employé par les Laponnes en guise de parfum.

      Claude LÉVI-STRAUSS rapporte(1968, p. 22) que certains groupes d'Indiens Salish fabriquaient une sorte de savon avec un polypore attaqué par des champignons parasites.

Echinodontium_tinctorium_(Ellis_&_Everh

     TURNER et BELL (1970, p. 263), sur base d'une indications de BOAS, signalent qu'un champignon, probablement Echinodontium tinctorium, mélangé avec de la résine de Tsuga heterophylla  servait, chez les Indiens Kawakiutl, à enduire le visage afin de prévenir les coups de soleil.

      La chair de l'Echinodontium tinctorium, le fameux Indian paint fungus, réduite en poudre et mélangée à diverses huiles était utilisée par les Indiens du nord-ouest des États-Unis pour peindre les signes de guerre sur le corps des combattants (cf. supra).

      Une curieuse coutume du Moyen-Âge, en usage chez les mendiants du XVe et XVIe siècle, consistait à se frotter le visage avec un morceau d'amadou afin de lui donner un aspect jaunâtre et malsain destiné à susciter la pitié et la générosité des riches bourgeois. Le verbe « amadouer » devrait son origine à cette étrange coutume.

      GUNTHER (in TYLER, 1977, p. 34) raconte que les membres de la tribu des Indiens Makah (habitants le nord-ouest de la Penninsule Olympique) récoltaient diverses espèces de Fomes qu'ils réduisaient en poudre en les frottant sur une roche dure. La poudre était appliquée sur le corps comme déodorant. TYLER remarque, à juste titre, que la poudre devait être efficace en raison de ses propriétés absorbantes et que les anciennes religions indiennes (native americans) préconisaient un bain journalier tous les jours de l'année!

      Tout récemment d'ailleurs une firme de produits de beauté a remis à l'honneur les vertus antisudorales de l'Agaricum officinale, le polypore du mélèze, en vantant le caractère « naturel » du déodorant qu'elle propose.

      En Sibérie, selon BONDARSTEV, les Yakoutes utilisent l'Agaricum officinale en guise de savon (in MARCHAND, tome 3, 1975, p. 196).

 

Usages vestimentaires.

      Il peut sembler curieux qu'un champignon puisse avoir un usage vestimentaire. C'est pourtant le cas de Fomes fomentarius, comme l'attestent RAMSBOTTOM (1923), ROLFE (1925) et de nombreux auteurs.

      Dans certaines régions d'Europe, en particulier en Bohème et en Roumanie, l'amadou préparé au moyen de ce polypore a servi à confectionner des casquettes, des tabliers, des protections de poitrine (l'amadou jouant ici le rôle d'une flanelle thermostatique) et d'autres pièces vestimentaires telles que bérets, garnitures de manchettes (dans la région de La Bicaz, en Moldavie).

      MOREAU (1978, p. 255) signale que l'hydrophilie de la chair de Piptoporus betulinus a été mise à profit par un marchand de casquettes allemand qui introduisait toujours des fragments de chair de ce polypore dans le rebord de ses casquettes pour absorber la sueur.

Les rapports des Noirs avec la nature. Sur l'utilisation par les indigènes du Gabon d'une fougère pour piégeage et d'un champignon pour la fabrication des ceintures de parure - Persée

LES RAPPORTS DES NOIRS AVEC LA NATURE. sur l'utilisation par les indigènes du gabon d'une fougère pour piégeage et d'un champignon pour la fabrication des ceintures de parure, Auguste CHEVALIER, Professeur au Museum. {Planche VI).
Fichier PDF téléchargeable

Motsipo Gabon      L'identification des rhizomorphes d'un champignon utilisé par les indigènes gabonais dans la confection de ceintures de parure a fait couler beaucoup d'encre à l'époque et mérite qu'on s'y arrête quelque peu. C'est l'éminent professeur A. CHEVALIER qui le premier a signalé le parti tiré par les Gabonais de rhizomorphes d'un champignon alors indéterminé (1934). Un examen minutieux de la structure des rhizomorphes amenait Roger HEIM à penser qu'il s'agissait peut-être d'une production d'un Marasmius tropical non décrit. CHEVALIER (op. cit. p. 125-126) décrit, sur la base des observations minutieuses de l'Abbé A. WALKER, son correspondant au Gabon, la manière dont les indigènes confectionnent des ceintures ornementales appelées Motsipo.  photo ci-dessous brut (haut) et la ceinture (bas)

Gabon Motsipo Ceinture de parure (Gabon)

  « Le rhizomorphe avec lequel les Gabonais fabriquent des ceintures qu'ils portent autour des reins vit à la surface des vieux morceaux de bois pourris gisant sur le sol : les filaments sont noirs, lustrés et présentent parfois de petits renflements (sclérotes). Les indigènes les cordent deux par deux et ils obtiennent de jolis cordons avec lesquels ils fabriquent des ceintures tressées. A l'état naturel le rhizomorphe est déjà flexible, mais il semble qu'on lui fait subir une préparation pour le rendre plus souple encore ». [,,,] « Ils assemblent 4 filaments entre eux en les tressant artistement. Ils forment ainsi des cordelettes d'environ 3 mm de diamètre d'un noir jais brillant. Il faut huit cordelettes  assemblées parallèlement pour faire une ceinture : elles sont libres entre elles, sauf à leur extrémité où elles sont ligaturées sur 2 cm de longueur, la ceinture ayant 1 cm de diamètre à la ligature et 80 cm de long quand elle est déployée. Elle se porte autour des reins, au dessus de l'organe génital. »

      Dans un deuxième article, A. CHEVALIER (1935) publie une photo du rhizomorphe brut et d'une ceeinture de parure gabonaise dont on peut admirer la finesse d'exécution. Avec l'aide de R. HEIM, l'identification des rhizomorphes est établie : il s'agit des rhizomorphes d'un polypore propre à la zone équatoriale (Gabon, Guyane, Iles Fidji, Indochine), le Microporus rhizomorphus (Montagne) Heim [ syn. : Polyporus rhizomorphus Montagne ]. En 1941, R. Heim publie une étude détaillée relatant l'historique de la détermination des rhizomorphes dans Histoire du Polyporus rhizomorphus Montagne, travail abondament illustré. En 1963, il résume sa position sur l'identification des rhizomorphes noirs en les signalant en Oubangui, dans une étude sur les champignons des Lissongos.

      C'est sans doute à propos de la même espèce, et le fait semble avoir curieusement échappé à R. HEIM, que CORDIER dès 1870 (op. cit. p. 89) mentionne que : « Les habitants des îles Fidji se font avec un champignon, -- espèce de Rhizomorpha, -- des ceinturons, qu'ils garnissent de franges et qu'ils ornent à profusion de grains de collier. Ces ceinturons frangés, qui souvent constitituent le seul vêtement des naturels, sont fort recherchés. Ils sont plus particulièrement en estime chez les pêcheurs de la côte, parce qu'ils supportent bien l'immersion dans l'eau, surtout quand on les a graissés avec de l'huile de coco ». II est assez surprenant de constater que des rhizomorphes, probablement de la même espèce, ont servi au même usage dans deux régions aux antipodes l'une de l'autre !

 


 Related litterature

 

Aboriginal use of fungi

An excellent source of information about this topic is the chapter by Arpad Kalotas in Fungi of Australia, Volume 1B and virtually all the material in this section is taken from there. For thousands of years Aboriginal fungal lore and knowledge has been passed orally from generation to generation.

https://www.anbg.gov.au

 Written by Heino Lepp

 

 

cover Fungi of Australia 1B

     For thousands of years Aboriginal fungal lore and knowledge has been passed orally from generation to generation. The written record began in the 19th century, when various European settlers and explorers recorded Aboriginal uses of and beliefs about fungi. Unfortunately, in most cases there is not enough detail to allow identification of the species involved. It also pays to use early European accounts carefully, for in any cross-cultural contact there is potential for misunderstanding and therefore mis-reporting. It should be no surprise to learn that the early Europeans recorded varied attitudes to fungi amongst the different Aboriginal people of Australia. After all, if you look at the different cultures across the same size area in Europe you'd find the same varied attitudes to fungi.

    In 1841 the explorer George Grey published an account of his travels in Western Australia and reported that he'd seen seven species of fungi eaten by the Aborigines. He commented that "The different kinds of fungus are very good. In certain seasons of the year they are abundant, and the natives eat them greedily". The Tasmanian George Robinson wrote: "Various are the fungus which the natives eat, and all are known to them by different qualities which they possess, and all are known by different names".

   Kalotas notes a Central Australian belief, as recorded by the anthropologists B Spencer and FJ Gillen at the beginning of the 20th century: "Falling stars appear to be associated with the idea of evil magic in many tribes. The Arunta believe that mushrooms and toadstools are fallen stars, and look upon them as being endowed with arungquiltha (evil magic) and therefore will not eat them." However, Kalotas comments that this cannot apply to all fungi, for a number are eaten by the central Australian people.

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Omphalotus nidiformis, left,
and luminescent in the dark, above.

 

   James Drummond, an early settler and plant collector in Western Australia talked of a large luminous mushroom (most likely Omphalotus nidiformis) and reported that several Aboriginal people, when they saw it "...cried out 'Chinga!' their name for a spirit, and seemed much afraid of it".

Interestingly, several of the early European accounts report that Aborigines did not eat species of Agaricus - the genus which includes the Common Field Mushroom.

While a number of people in the 20th century have documented Aboriginal fungal use, it is worth making special mention of John Cleland . He had broad scientific interests, including anthropology, was a very knowledgeable mycologist and so contributed significantly to knowledge of fungal use.

There is still much scope for ethnomycological fieldwork in Australia. Very few useful fungi have been recorded and it is possible that there is more knowledge still in peoples' heads. Geographically, there are large blank areas with no recorded uses, but away from the desert areas much native knowledge has probably been lost due to more concentrated European settlement and agriculture. But, who knows what can be found from papers and diaries still sitting in libraries or archives. It would also pay to check the published statements in some of the early European writings and to confirm species identifications. For the moment, here are the uses of the fungi reported in the chapter by Kalotas.

Choiromyces aboriginum

This truffle-like fungus is found in the dry areas of South Australia, Western Australia and the Northern Territory. It is roughly spherical in shape and grows to about 7 centimetres in diameter. The fruiting bodies will slightly push up the overlying soil, cracking it and such cracks are used to help find the fungus. It is a traditional native food and has also been used as a source of water. The fruiting bodies were eaten raw or cooked and Kalotas reported one experience, as follows:

"They were cooked in hot sand and ashes for over an hour, and then eaten. They had a rather soft consistency (a texture akin to that of soft, camembert-like cheese) and a bland taste. Cooked specimens left for 24 hours and then reheated developed a flavour like that of baked cheese."

Cyttaria gunnii
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Cytaria gunnii

 In Australia this fungus grows only on Nothofagus trees in Tasmania and southern Victoria. The fruiting bodies are yellow to orange and golfball-like in appearance. The fruiting bodies were eaten and also contained a fluid that was of "pleasant taste" to George Robinson, in the first European account of the use of this fungus, in 1833.

 

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A sclerotium of Laccocephalum mylittae

 

Laccocephalum mylittae (formerly called Polyporus mylittae)

 This fungus is commonly called Native Bread and produces a sizeable and valued, underground sclerotium, that was eaten raw or roasted and has been described as having the flavour of boiled rice. Personal experience of a specimen collected near Braidwood, showed it to have a nondescript taste. The consistency is firm and occasionally sclerotia could grow to the size of a football. This Fungimap link [http://fungimap.rbg.vic.gov.au/fsp/sp090.html] shows the distribution of the fungus. Aborigines often found the sclerotium by smell, sometimes by pushing a stick into the ground as they walked along and smelling the stick after pulling it out.

   

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Laetiporus portentosus

 

Laetiporus portentosus (formerly called Piptoporus portentosus)

 

What is probably this species of polypore, was eaten by Aborigines in Tasmania, possibly as an emergency food. In Tasmania, South Australia and Western Australia a fungus, sounding like this one, was used as tinder and to carry fire as it would smoulder all day. In the northern hemisphere also, several polypores have been used as tinder or for carrying fire. Fomes fomentarius [web link] and Piptoporus betulinus [web link] are two examples. Notice the resemblance in outward appearance between Piptoporus betulinus and Laetiporus portentosus. This will help you understand why the latter was once thought to belong in the genus Piptoporus.

 

 

 Mycoclelandia bulundari

 This is another desert truffle-like fungus, known from the Northern Territory and Western Australia, and grows to about 10 centimetres in diameter. It is eaten after being cooked in hot sand and ashes, and Kalotas reports it as having a strong mushroom flavour. He also cites other reports of its being used as a medicine (fluid from the fungus being used on sores and in sore eyes), rubbed into armpits and "when rubbed into the hair it prevents growth". While on the subject of desert truffles, it is interesting to note that desert truffles (in the genera Terfezia and Tirmania) are sold in Arab markets.

 

Phellinus sp.
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Phellinus sp.

 

Many species of polypore genus Phellinus are hard, woody bracket fungi, mostly coloured dark bronze to black and often with the upper surface heavily cracked. Aborigines have used Phellinus fruiting bodies medicinally. The smoke from burning fruit bodies was inhaled by those with sore throats. Scrapings from slightly charred fruiting bodies were drunk with water to treat coughing, sore throats, "bad chests", fevers and diarrhoea. Unfortunately there is some uncertainty about which species of Phellinus were used.

 

Phellorinia herculeana

 This powdery-spored species of desert areas was used, liked Podaxis pistillaris, for body decoration.

 

Pisolithus sp.

 When fully mature, the fruiting bodies of Pisolithus species produce copious amounts of powdery spores. Before that, much of the fruiting body will have a tarry consistency and at that stage it was used on wounds. It was also eaten when still very young, but most likely as an emergency food. In various published accounts you will see the name Pisolthus tinctorius used. This overseas name has been used almost automatically (and probably incorrectly) for Australian Pisolithus specimens.

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Pisolithus species, early stage
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Pisolithus
species producing powdery spores
Podaxis pistillaris

 While commonly thought of as a "Stalked Puffball", this powdery-spored desert fungus is not closely related to puffballs. It was used by many desert tribes to darken the white hair in old men's whiskers and for body painting. As you'd expect from this map [http://fungimap.rbg.vic.gov.au/fsp/sp042.html] of its distribution, the fungus was used by many desert Aborigines. There are reports of its also being used as a fly repellent. Apart from the more common, ground-inhabiting Podaxis pistillaris, there is one other Podaxis species in Australia - Podaxis beringamensis, found on termite mounds and presumably both species were used.

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Podaxis pistillaris showing early and later stages (© Photographer: Heino Lepp)

Purple spores used as a 'powder puff' by an Aboriginal elder from Mount Liebig, 1930s (right)

Cleland 'Aboriginal Man in South and Central Australia (1966)

 

Pycnoporus sp.
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Pycnoporus coccineus

 

The fruiting bodies of this polypore genus look like bright reddish-orange brackets and are widespread on dead wood. In Australia there are two species - Pycnoporus coccineus and Pycnoporus sanguineus, with overlapping distributions. Moreover, the two species are similar in appearance, so without specimens there will be doubt as to which Pycnoporus species is meant in any particular account. One or other Pycnoporus is used medicinally in a variety of ways by desert Aborigines - "sucked to cure sore mouths", rubbed inside the mouths of babies with oral thrush, rubbed on sore lips. It has also been used as a teething ring. Out of curiosity, and after hearing of the Aboriginal use of this fungus, one person in Canberra chewed on a Pycnoporus specimen to see if it would have any effect on a small mouth ulcer. The ulcer soon disappeared, so at least the fungus had no detrimental effect. Of course, in this case, there is still the question of whether chewing the fungus cured the ulcer or whether its disappearance was coincidental. Two antibiotic compounds have been found in Pycnoporus coccineus.

 

"Mulga Bolete"

 An unidentified bolete species, found growing in the Mulga woodlands of Central Australia, is eaten after being cooked in hot sand and ashes.

 Written by Heino Lepp

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Commentaires
K
Roussel Bertrand, Rapior Sylvie, Charlot Colette, Masson Christian-Louis, Boutié Paul. Histoire des utilisations thérapeutiques<br /> <br /> de l'amadouvier [Fomes fomentarius (L. : Fr.) Fr. ]. In: Revue d'histoire de la pharmacie, 90ᵉ année, n°336, 2002. pp. 599-614.<br /> <br /> doi : 10.3406/pharm.2002.5432<br /> <br /> http://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_2002_num_90_336_5432
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