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Ki-no-ko fungi
21 septembre 2019

きのこの名前 Origine des noms de champignons, par Marcel V. Locquin

CHAMPIGNONS d'HIER

ou

Les migrations humaines restituées grâce aux habitudes alimentaires

    « Dis moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es », ce vieux dicton, toujours d'actualité, doit être, à mon sens, complété par « dis moi ce que tu manges, je te dirai d'où viennent tes ancêtres ». En remontant au fil des étymologies des noms des champignons, on peut espérer avoir une idée de ce que connaissaient nos ancêtres lointains en matière de mycologie. En effet il existe une méthode, encore peu courante, qui permet, en suivant les pratiques alimentaires des populations, de suivre les migrations humaines du passé en repérant, au fil des temps et des langues, la filiation des noms des aliments que mangeaient ces populations. Les hommes du passé, en migrant, transportaient avec eux leurs habitudes alimentaires. C'est ce que nous faisons toujours actuellement. Couscous et merguez ont traversé la Méditerranée du sud au nord et se sont implantés dans la cuisine française sur les pas des migrants venant d'Afrique du Nord. Ces migrants les ont importés et ces aliments conservent chez nous leurs noms d'origine.

Quels sont les plus anciens dessins de champignons ?

Au paléolithique on a trouvé de nombreuses figurations de champignons à chapeau. Plus rare est cette figuration d'un Gastéromycète stipité sculptée sur un bois de renne, lors de la civilisation de Renne, et que j'ai nommé Paleoqueletia mirabilis tellement la ressemblance est frappante avec un Queletia actuel. Dans les hiéroglyphes égyptiens, un champignon en forme de parasol apparait dès 2000 avant notre ère. Juste avant sa mort, dans l'éruption du Vésuve qui détruisit Herculanum et Pompei, Pline, en - 78, dans ses Histoires Naturelles, en a figuré, et ses figures sont accompagnées de descriptions suffisamment précises pour qu'on ait pu les déterminer, comme on le verra plus loin. Les fresques d'Herculanum en portent également témoignage par une figuration certaine de l'amanite estimée des Romains.

grives et lactaires sanguins (Pompéi) year -81 caCette peinture murale de Pompei est l'une des plus anciennes images de champignons :
elle figure un garde-manger de grives et lactaires sanguins.

Parmi les végétaux et les animaux utilisés dans l'alimentation humaine, les champignons sauvages ont été, de tous temps, des aliments fort prisés et recherchés pour la variété de leurs goûts. Si on se réfère à ce que mangeaient les Sumériens, les Égyptiens, les Grecs et enfin les Latins, bien longtemps avant notre époque, la « mycogastronomie », aussi nommé « champignon de couche », est un mot très ancien qui vient du Sumérien « Agan » et « Agaren », a acquis ses lettres multi-millénaires de noblesse, après plus de cinq mille ans de pratique culinaire.

 Les noms de champignons sont, de ce fait, de bons repères jalonnant les parcours migratoires culturels du passé.

Quels sont les plus anciennes citations de champignons ?

Au cinquième siècle avant notre ère (-500), Euripide et Hippocrate témoignent que les Polypores, probablement Laricifomes officinalis, étaient utilisés pour panser les plaies en raison de leurs propriétés hémostatiques.

Au milieu du deuxième siècle avant notre ère, Nicandre et Colophon dans Alexipharmaca donnent de multiples usages pharmacodynamiques des champignons. Leur contemporain Plaute les a largement utilisés, mais dans un sens presque toujours humoristique (psychothérapie hilarante?).

Juqu'à Plutarque, à la fin du premier siècle de notre ère, les Muketes, aujourd'hui les Mycètes, sont souvent cités par les poètes et les historiens. Ils étaient très prisés en Grèce comme nourriture, mais on s'en méfiait aussi. Dans Bacchides, le vieux Nicobule se plaint de la perfidie d'Archiménide en s'écriant : « quel champignon ai-je été de le croire ! ««, on dirait aujourd'hui : quel âne !...

Pour conserver autant que possible une vue synthétique et phylétique (du point de vue linguistique) de ce que connaissaient nos ancêtres en mycologie, il faut classer les concepts dans les temps historiques par communautés de racines.

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 AGARIC, transposition en français du nom savant latin actuel du genre Agaricus, ex- Psalliota, auquel appartient le  « champignon de Paris », aussi nommé « champignon de couche », est un mot très ancien qui vient de:

ARGUN qui, en langue sumérienne, avant -3.500, c'est à dire il y a cinq millénaires et demi, désignait un « champignon parasol », nous dirions actuellement un « champignon à chapeau », probablement une Lépiote élevée ou Coulemelle, aussi bon comestible que l'est notre champignon de couche actuel.

Toujours à Sumer on trouve aussi : [ outre le fait que AGA = sommet ] AGAN apparu à la même époque, vers -3.500, qui désignait alors une autre espèce de champignon à chapeau, un « champignon fugace », probablement un Coprin comestible comme notre Coprin chevelu.

AGANTI en sumérien, toujours vers -3.500, désignait une Amanite comestible, probablement celle que les Romains nommeront plus tard Amanite des Césars, dite le régal des Dieux, chez nous appelée actuellement Oronge. Migrant plus tard en Égypte, les sumériens y ont exporté leurs habitudes alimentaires et culinaires, notamment celles qui étaient à base de champignons comestibles.

Amanita_abrupta_1993_0926AAKHUT en Égyptien, vers -2.700, désignait un « roseau à deux têtes », c'est à dire indiscutablement une autre Amanite à pied creux comme un roseau, avec une volve en coupe à sa base, quasi symétrique du chapeau, haut perché sur un pied grêle. Cette Amanite est aussi un champignon à chapeau, probablement celle que l'on appelle maintenant l' « Amanite vaginée » ou grisette.

Au fil des temps, en Égypte, ce nom s'est progressivement modifié. C'est ainsi que dérivé de Aakhut on trouve plus tard :

AHI KHAIBIT en égyptien, vers -2.000, désigne un « Champignon parasol ».

AHI CHATTRA, se trouve 2.5000 ans plus tard en sanscrit, en +563, dérivé de ce mot Égyptien où il désigne un « champignon » quelconque.

ANGHUT, toujours en égyptien, vers -1.700, désigne une autre Amanite.

On retrouve ce nom à peine modifié en ANGEKHUT chez les Inuits, en langue esquimo actuelle, où il signifie « champignon », ce qui démontre l'existence à cette époque d'une vague migratoire vers le grand Nord venue du Sud.

Après cette date, les mots ayant cette même racine vont complètement changer de sens. En effet :

Pets de Loups

AGAN en araméen, vers -1.700, veut dire le "champignon qui souffle », ce qui désigne ainsi clairement une « Vesse de Loup », petite sphère déchargeant ses spores par bouffées lorsqu'on la presse quand elle est mûre.

AGAREN, toujours en araméen, vers -1.700, précise que c'est un "récipient à sperme », c'est à dire encore une « Vesse de Loup » remplie de spores, un Lycoperdon en langue savante mycologique.  Ce mot devient ensuite en changeant encore de sens :

AGHRIKON en arabe, vers -700, où il désigne un « champignon sec », c'est à dire un Polypore amadouvier sans doute.

Revenant à un sens plus proche du précédent :

ADGER' RA en arabe, également vers -700, désigne le « fruit de pierre du sol », c'est à dire un Scléroderme, dont la forme quasi sphérique et la dureté font penser à un caillou.

ADGERA est son homonyme en langue celte, à la même époque, vers -700 qui veut dire « champignon », sans plus de précisions sur  l'espèce.

AGARIKON, apparait en grec ancien vers -500. Les Grecs utilisaient le même mot que les arabes pour désigner un « champignon sec » , nous dirions actuellement un « Polypore ».

AGARICUM, en latin en -78, est dérivé des mots précédents, quasi identiques en arabe et en grec. Il désigne chez Pline, l'actuel  « champignon médicinal » , autre Polypore, le  « Laricifomes officinalis », dont les propriétés étaient connues chez nous depuis le Moyen âge.

AGARICUS, forme latine masculine du neutre AGARICUM de Pline, désigne en Latin savant actuel un Agaricus, genre de champignons à chapeau et à lamelles, dans lequel on place le champignon de Paris.

AGARIC en français actuel vient directement du Latin Agaricus avec le même sens générique.    

          --------

Ainsi se confirme le nouvel adage: dis moi ce que tu manges et je te dirai d'où viennent tes ancêtres

Entreprenons maintenant une autre excursion, cette fois paléo-culinaire.

Les Cèpes ou, plus généralement, les Bolets, sont des champignons sauvages très appréciés en art culinaire occidental et presque aussi connus que les champignons de Paris, bien que non encore cultivés. Le mot bolet a souvent changé de sens. il vient de :

 BAL mot sumérien, datant de -3.500, qui veut dire « foret » (l'outil à percer ! ). Il désignait une Clavaire grêle, champignon dressé, en cylindre étroit et sans chapeau.

BALAG, en sumérien, vers -3.500, désignait aussi un champignon dressé en forme de foret, mais bien plus massif, c'est le champignon que l'on nomme actuellement Phallus.

BOLETOS est un mot grec datant de -500, qui désignait l'Amanite.

BOLETUS est un mot Latin, dérivé du précédent, que l'on trouve chez Pline en - 78, où il désigne très précisément l'Amanite tue-mouches, Amanita muscaria, bien reconnaissable à son chapeau rouge à pustules blanches.

BOLITUS est une variante latine du même nom, apparue chez Gallien en +197 et voulant également dire Amanite.

BOLETUS en latin savant actuel est devenu BOLET en Français. Il ne désigne plus des Amanites, mais un ensemble de champignons charnus à chapeaux, ayant des tubes terminés par des pores, placés sous le chapeau et non des lamelles en lames de couteau comme les Agarics.

Il n'est pas d'étymologie plus controversée que celle du mot Champignon. Le mot vient de l'ancien français du XIIIe siècle champignuel (par substitution du suffixe -on*) du bas latin campinolius « petits produits des campagnes » (dérivé en -ŏlu de campania).

CAPILLAMENTIS, mot latin datant de -78, que l'on trouve chez Pline où il désigne le chevelu capillaire du mycélium, organe végétatif souterrain des champignons.

CIUPERCILOR en roumain actuel, issu directement du latin, veut dire  « champignon ».

Une autre étymologie est possible :

CAMPANA en latin classique qui voulait dire "cloche". Peut-être a-t-il été attribué à certains champignons dont le chapeau est en cloche.

CAMPINIONE en italien actuel veut dire champignon.

 CHAMPIGNON est le mot français actuel le plus général pour désigner l'immense ensemble de ces Cryptogames, visibles ou non à l'oeil nu, moisissures microscopiques comprises qui sont aussi des champignons.

Voici maintenant un mot poétique et goûteux CHANTERELLE, qui vient probablement de:

KURBAGANTA qui, en sumérien, en -3.500, désignait un cône renversé, c'est à dire un champignon en petit entonnoir.

CANTHA en Arabe, en -700, voulait dire " Oeil ", ce qui est expliqué par son homonyme latin suivant,

CANTHUS, qui, vers -100 voulait dire " roue ", évoquait les chapeaux circulaires de certains champignons en forme de roues avec un centre plus foncé comme l'iris d'un oeil noir.

CANDELA en espagnol ancien désignait une petite Amanite, bien reconnaissable du fait de sa volve étroite engaînant la base de son pied. Elle est actuellement désignée sous le nom d'Amanite vaginée ou Grisette.

CANTHARELLUS en latin actuel veut donc dire "champignon en forme de petite roue". Les Chanterelles sont fort appréciées en cuisine.

CHANTERELLE son équivalent français, a gardé le même sens. On les nomme parfois Girolles, dont l'étymologie est apparentée au  verbe gyrer, qui veut dire tourner comme une roue.

En ancien français on utilisait couramment le mot FONGES pour désigner l'ensemble des champignons. Cet usage a disparu, mais les adjectifs fongique et fongible sont encore en usage. Le premier exprime une qualité se rapportant aux champignons, comme par exemple une " odeur fongique ", autrement dirt une odeur de champignon, le second est un terme qui qualifie les choses qui se consomment ou se flétrissent rapidement comme les champignons. La nourriture en général comme les pages d'un livre sont fongibles.

FONGE vient de :

FNUH en égyptien, qui vers -1.700 voulait dire " champignon humide " [voir Shimédji, de même sens en japonais], autrement dit champignon charnu et non sec comme un Polypore. On le retrouve, presque inchangé dans:

FNUKU en égyptien, à la même date, en -1.700, qui voulant dire " champignon de petite taille ".

SPONGOS en grec, vers - 300, voulait dire aussi bien " Éponge " que " Morille ". On affuble encore ces dernières du nom d'éponges dans certains régions françaises.

FUNGULI en latin, en -100, désignait les " petits champignons charnus ".

FONGUS en latin ancien, depuis -60, comme en latin savant moderne, veut dire champignon, comme dans beaucoup de langues européennes, avec des variantes mineures de prononciation comme:

FONGO en italien actuel,

HONGO en espagnol actuel,

HOUBY en tchèque actuel,

FUNGUS en anglais actuel,

qui rappellent tous l'ancien français FONGE.

Certains champignons sont  moins connus de tous comme les GOMPHIDES, champignons à lamelles épaisses descendant le long du pied. Ce mot vient du sumérien :

GUBAR et GUTAR qui vers -3.500 voulaient dire cône, c'est à dire Phallus, champignon à chapeau conique.

GHA en araméen vers -1.700 voulait dire champignon.

GOMBA en slavon ancien avait le même sens comme

GUBA en russe actuel,

GUMBA en letton actuel,

GUMBAS en lithuanien actuel.                                

D'autres champignons prennent des formes étoilées comme les

GÉASTRES dont le nom vient de

GAREN en sumérien qui, en -3.500, voulait dire "récipient à sperme", autrement dit "Vesse de Loup" ou Lycoperdon, petite sphère remplie d'une poudre de spores, ainsi que :

AGAREN en araméen, en -1.700, qui avait le même sens, deviendra d'une part Agaric - comme on l'a vu plus haut - d'autre part:

GEASTER ou GEASTRUM en latin, transposé en :

GEASTRE ou GEASTER en français actuel, avec le sens précis de "champignon en forme d'étoile".

Certains champignons n'ont ni lamelles ni tubes sous le chapeau, mais des aiguillons, ce sont les HYDNES, dont le nom vient de :

UDNUM qui, en sumérien, vers -3.500, voulait dire "champignon engendré par l'orage", c'est à dire "Vesse de Loup" ou Lycoperdon, car on sait qu'ils poussent en troupes abondantes après les pluies d'orages d'été et d'automne. On retrouve ce mot dans :

UDNON en grec, en -309, chez Théophraste avec le sens de Truffe. Il évoque actuellement :

HYDNUM en latin savant actuel qui est devenu :

HYDNE en Français.

Certains champignons associés à des algues forment une chimère biologique nommée LICHEN qui vient de

LILIGI en sumérien, vers -3.500, qui voulait dire champignon fils de Dieu.

EUL en Chinois en -2.000 qui voulait dire champignon divin, car probablement hallucinogène. EUL est la transcrioption en chinois du nom du Dieu Hel sumérien datant de -4.000.

LINJE encore en Chinois en -2.000 qui voulait dire "champignon sphérique" autrement dit "Vesse de Loup" ou Lycoperdon. On ignore s'il est apparenté à

LEIKHEIN en grec ancien qui voulait dire lécher, peut-être parce que les chèvres et les moutons les léchaient pour goûter leur saveur acidulée.

LICHEN en Français contemporain en est probablement dérivé. On sait que cette association algue-champignon est broutée par les rennes dans le grand Nord.

LING CHIH, en Chinois actuel veut dire champignon.

On apprécie beaucoup en cuisine, différentes espèces de champignons que l'on nomme "Mousserons".

MOUSSERON vient de MASHARI qui, en sumérien, en -3.500  voulait dire champignon

MASBALAG en araméen en -1.800 voulait également dire champignon comestible.

MEZOR en égyptien, en -1.000 signifiait champignon

MALSHRHIN en langue Welsh, dans le pays de Galle, vers -1.000, prend le sens actuel de Mousseron comme:

MUSCHERON en ancien Français, en +1.140,

MUSCHEROM en gallois, en +1.527,

MUSCHROOM en anglais, à partir de +1.563, reprend le sens large de "champignon comestible", qu'il conservera dans sa variante orthographique actuelle:

MUSHROOM qui, en anglais actuel désigne un champignon comestible, par opposition à "toadstool", littéralement "tabouret de crapaud", qui désigne les champignons vénéneux.

MOUSSERON en français actuel est ambigu car il peut désigner soit des "Agarics" entièrement charnus, soit des "Marasmes" à chapeau charnu mais pied tenace, tous deux bons comestibles.

 Il existe d'élégants petits champignons nommés MYCENES dont le nom a été adopté en Crète, par la ville du même nom dont les habitations poussaient alors comme des champignons

MYCENE vient de MEZOR en Égyptien, qui en -1.000 veut dire Champignon.

MIZY, mot Latin, est donné par Pline en -78 avec le sens de Truffe.

MYCELIUM en Latin actuel désigne le chevelu de filaments végétatifs souterrains de la plupart des champignons.

MYCEL en Anglais actuel a le même sens.

MYCENA en Latin actuel a donné:

MYCENE en Français contemporain est le nom d'un genre de champignons grêles, poussant en troupes serrées..

Certains champignons imitent grossièrement la forme des phallus humains. On les nomme tout simplement  PHALLUS,  mot qui vient de

PHALOG en sumérien vers -3.500 qui avait déja le sens de phallus humain.

PHUTR en Arabe, en -800, voulait dire "champignon à sperme", c'est à dire "Vesse de Loup" ou Lycoperdon. Il est passé en français argotique dans le mot trivial de "foutre" pour désigner le sperme émis par le pénis humain.

PHYSALOS en Grec, en -500, voulait dire "champignon gonflé" comme un phallus en érection, qui deviendra en gardant le même sens:

PHALAX en Grec, en -400 et

PHALLUS en Latin, en -100 puis,

PHALAUX en Anglais ancien,

PHALLUS en Français actuel.

Certains champignons sont en forme de coupes, parfois avec des couleurs vives, ce sont des PEZIZES dont le nom vient de PILTZIN en Aztèque, en -1.000, qui a le sens de "champignon femelle" - c'est à dire en coupe - par opposition aux "champignons mâles" érigés sur un pied.

PEZIS en Grec, en -309, chez Théophraste est un "champignon à petit pied".

PESSALOS en Grec, en -100, veut dire "pivot".

PESSULUS en Latin ancien a le sens de "pêne" de serrure.

PILEUS en Latin classique a le sens de "chapeau".

PILZE en Allemand actuel a le sens général de champignon.

PEZIZE en Français actuel désigne uniquement des champignons en coupe appartenant aux Ascomycètes.

Certains Bolets portent le nom de Cèpe comme le Cèpe de Bordeaux.

CEPE vient de SAGRATYUM en sumérien qui, en -3.500, désignait un champignon vénéneux.

SETANION en Grec ancien avait le même sens, ainsi que:

SETANIA en Latin ancien, qui était un champignon satanique, c'est à dire vénéneux. Le Bolet satan actuel en conseve la trace. Ce mot deviendra, en changeant radicalement de sens:

CAEPA en Latin classique, qui évoque le bulbe souterrain d'une Truffe et qui deviendra

CEPE en fançais actuel, qui désigne quelques espèces de Bolets dont les fructifications sont comme un bulbe à fleur de terre avant que le pied ne l'érige et le développe en chapeau.

L'un des champignons des plus appréciés des gastronomes est la TRUFFE qui vient de TABARLI qui, en sumérien, vers -3.500, voulait dire un "champignon souterrain", de même que TIGLA en Araméen  vers -1.700, à côté de TEKEL également en Araméen vers -1.700 qui voulait dire phallus aussi bien celui du chien que le champignon du même nom.

TARFEST en Tifinagh, langue berbère ancienne, en - 150, on désignait la "Truffe du désert" qui deviendra:

TIRFAS également en Tifinagh en -150 et

TERFEZ en Arabe actuel dans le sens de Terfèz champignon souterrain des régions semi-arides.

TUBER en Latin actuel a le sens de Truffe comme:

TARTUFE en Romanche actuel,

TARTUFEL en Vénète actuel,

TARTUFLE en Berrichon actuel, TUFFE en Occitan et  TRUFFE en Français contemporain.


      Faisons maintenant une courte excursion dans le maquis des mots mycologiques savants.

ASQUE est le nom de la cellule de petite taille, visible seulement au microscope, qui élabore les spores de tout un grand groupe de

champignons dont font partie, les Truffes souterraines, les Morilles et les Pezizes.

ASQUE vient de :

ARXION mot grec datant de -500 qui veut dire "champignon souterrain". Ce mot devient plus tard

ASCHION toujours en Grec, vers -309 chez Théophraste qui précise que c'est une Truffe. comestible.

ASCUS en Latin actuel en dérive directement et devient ASQUE en Français. Toutes les truffes sont des "Ascomycètes".

Le survol qui précède nous fait revivre par la gastronomie les grandes migrations humaines qui, dans les temps historiques sont parties de sumer, en Mésopotamie, entre le Tigre et l'Euphrate, vers -3.500, pour aller vers le sud en Égypte, puis vers l'Ouest, ont ensuite traversé la Méditerrannée en direction de la Grèce puis de l'Italie. Un rameau séparé est parti vers le grand Nord en pays Esquimo. Il y eut également une poussée vers l'Inde, puis vers la côte Pacifique des deux Amériques et d'une manière générale un va et vient vers l'Europe par le canal des grandes routes commerciales.


 Marcel Locquin (dit aussi Marcel V. Locquin) est un chercheur français, mycologue et biochimiste. Il est consultant de la division des sciences de l'ingénieur et de la technologie de l' UNESCO (section qui n'existe plus depuis 2000), organisation avec laquelle il a fondé l'académie francophone d'ingénieurs dont il est secrétaire perpétuel.

Pour plus d'informations, consulter :
1960 - Champignons comestibles et vénéneux avec Bengt Cortin, éd. Fernand Nathan
1963 - Les Champignons, Que sais-je ?
1978 - Manuel de microscopie avec Maurice Langeron, éd. Dunod, (ISBN 2225492700)
1979 - Mycologie du goût : 200 menus et recettes à base de champignons, éd. J.-F. Guyot (ISBN 286224001X)
1984 - Point sur l'informatique en 1984, éd. Lavoisier, (ISBN 2852062658)
1984 - Champignons d'hier, Bull. Fédér. Mycol. Dauphiné-Savoie, 1980, no.79 pp. 4-7.
1984 - Manuel de Mycologie générale et structurale, Masson édit. Paris.
1986 - Le Nez des champignons avec Jean Lenoir, éd. Jean Lenoir, (ISBN 2906518107). Carnous en Provence, 
avec une préface de Federico Mayor. Strasbourg, éd. Nuées bleus, (ISBN 2716503575)
1997 - Mycologie générale et structurale, éd. Dunod, (ISBN 2225757356)
1992 - Le verbe créateur dans le jardin de Babel, avec un Hommage de Jean Dausset, une préface de Roger Saban et une postface de Adib, Gabriel Hathout. Albin Michel Paris, 1999.
Quelle langue parlaient nos ancêtres préhistoriques ? en collaboration avec Vahé Zartarian, éd. Albin Michel (ISBN 2226133127).

Marcel V. LOCQUIN: Manuel de Mycologie générale et structurale, Masson édit. Paris, 1984.

Marcel V. LOCQUIN: Le nez des champignons, Lenoir édit. Carnous en Provence, F. 1992.

Marcel V. LOCQUIN: L'invention de l'humanité, avec une préface de Federico Mayor. La Nuée bleue, Strasbourg, 1995.

Marcel V. LOCQUIN: Le verbe créateur dans le jardin de Babel, avec un Hommage de Jean Dausset, une préface de Roger Saban et une postface de Adib, Gabriel Hathout. Albin Michel Paris, 1999.

Marcel V. LOCQUIN: L'homme et son langage, Muséum de Lyon édit. 1999.

 

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Commentaires
K
https://eden-saga.com/tudesque-vieilhautallemand-althochdeutschlangue-origine.html<br /> <br /> Alain Aillet<br /> <br /> 2 juin 2017 - Méta-linguistique<br /> <br /> ------------------------------------------<br /> <br /> <br /> <br /> « Marcel Locquin (1922-2009) mycologue de formation, s’est passionné en autodidacte pour l’origine des langues et a élaboré une théorie originale et personnelle sur le proto-langage, qu’il a appelé langage archétypal, mais qui n’a pas rencontré d’écho dans la communauté des linguistes ou des historiens et il n’est d’ailleurs pas dans le Dictionnaire biographique des scientifiques de Georges Salentiny. » (source) <br /> <br /> <br /> <br /> Ben tiens ! Le contraire m’aurait étonné. Wikipédia, toujours droit dans ses bottes le long de la ligne dominante, ne nous en dit guère plus. Pensez donc, ce type était mycologue, comme le comte de Champignac ! Pour la science, un spécialiste des champignons n’a pas le droit de s’intéresser au langage. Et pourtant…<br /> <br /> <br /> <br /> Pourtant, dans une recherche étourdissante, Locquin a décortiqué quelques centaines de langues vivantes et mortes, pour en tirer une évidence. Dans toutes les langues du monde, nous dit-il, figurent les mêmes sons élémentaires. Pour Locquin, ce sont les briques fondamentales du langage.<br /> <br /> <br /> <br /> Ces sons basiques s’appellent des phonèmes, et leur nombre est restreint. Vingt phonèmes fondamentaux se retrouvent dans la plupart des langues mortes et vivantes. Ce sont les phonèmes archétypaux, car ils ont le même sens profond quelle que soit la langue. Ce sens archétypal venu des origines est encore présent dans le sens profond des mots.<br /> <br /> <br /> <br /> Du fait de leur extension géographique, les Homo erectus parlaient déjà plusieurs centaines de langues différentes il y a 2 millions d’années, nous dit Locquin. Selon lui, il est impensable que les multiples tribus de cette lointaine époque aient pu ne parler qu’une seule langue.
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R
C'est un très très bon article qui de plus mêle mes passions : la linguistique, l'Histoire, l'évolution alimentaire et les champignons. Bravo !
Répondre
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